Les Belges réorientent leurs investissements immobiliers à l’étranger. Pour la première fois, l’Espagne devance la France dans leurs choix de résidences secondaires.
Ce changement, révélé par des chiffres du Service public fédéral (SPF) Finances et relayé par Het Laatste Nieuws, témoigne d’une évolution des préférences en matière d’investissement. Plusieurs facteurs économiques et climatiques expliquent cette mutation du marché.
L’Espagne, nouvelle destination privilégiée des Belges
Selon les données du SPF Finances, l’Espagne est désormais la destination préférée des Belges qui achètent une résidence secondaire à l’étranger. En 2023, 21.132 Belges possédaient une résidence en Espagne, contre 20.749 en France. Ce basculement marque une première, la France ayant historiquement occupé la première place.
Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, le coût d’achat en Espagne reste plus attractif qu’en France, avec des prix moyens souvent inférieurs dans des régions prisées comme l’Andalousie, la Costa Blanca ou encore la Costa Brava. À titre d’exemple, un appartement en bord de mer sur la Costa Blanca peut encore se négocier autour de 150.000 euros, tandis qu’un bien similaire sur la Côte d’Azur dépasse souvent les 300.000 euros.
Par ailleurs, le régime fiscal espagnol est perçu comme plus favorable pour les non-résidents. Contrairement à la France, où la taxation des résidences secondaires a été alourdie ces dernières années, l’Espagne propose des conditions fiscales plus attractives pour les investisseurs étrangers. La suppression en 2024 de la taxe sur la fortune pour les non-résidents dans certaines régions a également renforcé l’attrait du pays.
De plus, le climat méditerranéen continue de séduire. Malgré des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, le sud de l’Espagne reste une destination prisée pour son ensoleillement et la qualité de vie qu’il offre. Ce critère joue un rôle clé pour les retraités belges, qui représentent une part importante des acheteurs.
Un marché en mutation et un engouement croissant
L’augmentation du nombre de Belges achetant en Espagne reflète un mouvement de fond. Depuis 2018, la hausse du nombre de propriétaires belges en Espagne est de 15 %, contre seulement 5 % pour la France. Cette progression s’explique aussi par l’accessibilité accrue de certaines régions espagnoles, notamment grâce aux vols low-cost reliant la Belgique à des villes comme Alicante, Malaga ou Valence.
Les investisseurs belges sont aussi attirés par la rentabilité locative des biens en Espagne. Le marché touristique dynamique et la forte demande en locations saisonnières permettent d’amortir rapidement un achat. À Barcelone ou sur la Costa del Sol, un bien peut générer un rendement brut annuel de 5 à 7 %, contre 3 à 4 % en moyenne en France.
Ce basculement impacte également le marché immobilier français, notamment dans les régions autrefois très prisées comme le sud-ouest ou la Provence. Certains professionnels constatent un ralentissement des achats belges dans ces zones, au profit de nouvelles destinations comme le Portugal ou l’Italie du Nord, qui restent attractives pour ceux souhaitant diversifier leurs investissements.