Le groupe sud-africain Spar a annoncé la mise en vente de l’ensemble de ses filiales suisses. Cette décision marque un désengagement stratégique du territoire helvétique, dans un contexte de réorganisation de ses activités européennes.
Cette vente intervient après une révision complète des opérations européennes du groupe. Elle concerne Spar Suisse et ses marques affiliées, TopCC, Maxi et Eurospar, qui emploient actuellement environ 1600 salariés. Aucun repreneur n’a encore été désigné à ce jour.
Le retrait de Spar Group s’inscrit dans une logique de recentrage, alors que le groupe a déjà quitté le marché polonais. Selon la Tribune de Genève, la direction cherche un acheteur local, doté d’une expertise dans le commerce de détail européen, susceptible de garantir la continuité de la marque en Suisse.
Un retrait stratégique motivé par des objectifs financiers
Le groupe basé à Durban cherche à réduire son niveau d’endettement. Cette rationalisation passe par une révision de ses engagements au Royaume-Uni et en Suisse. La volonté de se délester de ses activités suisses s’inscrit dans cette logique financière, alors que le groupe a également quitté la Pologne.
En Suisse, Spar a vu ses performances se détériorer. Pour l’exercice 2023-2024 clos fin septembre, son chiffre d’affaires a chuté de 6 %, atteignant 754,2 millions de francs. La contribution de Spar Suisse aux recettes du groupe ne représente que 10 %. Dans le même temps, le bénéfice net s’est replié de 17 %, pour s’établir à 5,6 millions de francs.
Cette situation fragilise la position de la filiale helvétique, bien qu’elle conserve une présence notable sur le marché via ses enseignes réparties dans tout le pays. La vente apparaît ainsi comme une réponse à des contraintes financières globales.
Des négociations en cours mais sans les géants de la distribution
D’après le média helvétique, Spar Handels AG a confirmé que des discussions étaient en cours avec plusieurs acteurs stratégiques. Ces potentiels repreneurs sont décrits comme établis localement et familiers du commerce de détail européen. L’objectif affiché est de trouver un partenaire en mesure de soutenir les ambitions de croissance de l’équipe dirigeante suisse.
Un point important ressort du dossier : le nom Spar devrait continuer à exister, selon une source proche citée par Watson. Cela suggère que la direction tient à préserver la visibilité de la marque, même après un changement de propriétaire.
En revanche, les leaders Coop et Migros ne feraient pas partie des candidats. Leur absence de la liste des repreneurs possibles pourrait indiquer une volonté de Spar Group d’éviter une concentration excessive dans un secteur déjà dominé par ces deux enseignes.
Un avenir incertain pour les salariés et des contentieux en cours
La vente de Spar Suisse pourrait avoir des conséquences pour ses 1600 employés. Si la direction locale souhaite un repreneur en accord avec ses objectifs, aucune garantie n’a encore été donnée concernant la pérennité de tous les emplois. La situation reste donc floue pour le personnel.
Par ailleurs, Spar Suisse est impliquée depuis 2020 dans une enquête de la Commission de la concurrence (Comco) pour entente illicite. Ce dossier, qui concerne également d’autres distributeurs, n’a pas encore été tranché. Selon la source, une conclusion pourrait intervenir au cours de l’année.