Voici pourquoi les poêles à granulés n’ont plus la cote auprès des Français

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Par Salima Amrouni Publié le 29 septembre 2023 à 11h00
Rareté et flambée de prix, les poêles à granulés n'ont plus la côte auprès des Français
Rareté et flambée de prix, les poêles à granulés n'ont plus la côte auprès des Français - © www.econostrum.info

La filière du chauffage à granulés traverse une crise sans précédent en France. Entre la flambée des prix et les tensions d’approvisionnement, les Français, autrefois nombreux à être séduits par cette énergie abordable, boudent le secteur et les producteurs de granulés à bois prévoient une baisse de 50% de leur activité cette année.

Les Français boudent les poêles à granulés cette année, et ils ont raison. Les prix des granulés ont triplé et l'approvisionnement est devenu un défi pour les 1,7 millions de foyers qui se chauffent aux pellets. La filière qui avait connu une croissance à deux chiffres ces dernières années tire la sonnette d’alarme, car cette baisse de régime risque d’avoir de lourdes conséquences sociales et économiques.

Dans ce contexte tendu, le délégué général de Propellet, organisation professionnelle fédérant, les producteurs de granulés bois, a exprimé ses craintes quant aux installateurs et aux professionnels du métier, mais aussi aux industriels qui ont investi dans ce marché et qui se retrouvent avec des stocks des poêles et de chaudières et des usines qui ne tournent plus. « L’année dernière, nous avons installé près de 200 000 poêles à granulés et 42 000 chaudières à bois. Cette année, on arrivera difficilement à atteindre 50 % des objectifs. C’est énorme en termes d’impact sur la filière » a-t-il indiqué.

Ce n’est pas tout ! À l'approche de la saison hivernale, une nouvelle préoccupation émerge. La production de granulés de bois, fortement dépendante de l'industrie du sciage, est confrontée à une menace potentielle en raison d'une baisse significative de la construction de nouveaux logements. Cette diminution des chantiers de construction réduit également la disponibilité de sciure, ce qui impacte la fabrication de granulés de bois.

Le cours des granulés a triplé en une année

Les professionnels de l'industrie estiment qu'il n'y a aucune menace de pénurie à l'horizon. Les stocks sont suffisants et la production satisfait largement la demande en granulés de bois. Le délégué général de Propellet tient à souligner que si une tension se fait ressentir actuellement, elle est principalement due à des prix fermes. Les coûts des matières premières et de production restent à environ 70 % plus élevés par rapport à 2021, et la situation dans le secteur de la construction contribue à maintenir ces prix élevés. Cependant, il insiste sur le fait qu'il n'y ait aucun risque de pénurie, et que la situation est bien gérée.

Il faut rappeler que, même en se rapprochant de la fourchette de prix la plus élevée, le coût des granulés demeure inférieur à ce qu'ont connu les consommateurs en 2022. Eric Vial, qui cherche à améliorer la réputation des granulés, souligne que le prix actuel tourne autour de 450 euros la tonne, comparé à plus de 700 euros l'année précédente. Il insiste sur le fait que les granulés demeurent l'une des sources d'énergie les plus économiques du marché, étant 50 % moins chers que l'électricité et 30 % plus économiques que le fioul. C’est dans ce contexte que la filière a initié une campagne de sensibilisation au cours de l'été, afin de rendre le marché plus transparent pour le grand public, de mettre en avant les avantages indéniables des granulés de bois et de dissiper les idées préconçues.

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Diplômée d'un Master en économie financière et bancaire, je partage avec vous ma passion à travers des articles aussi divers que variés qui font le tour de l'actualité économique en France mais aussi au-delà.

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4 commentaires on «Voici pourquoi les poêles à granulés n’ont plus la cote auprès des Français»

  • Sitarz

    à 10 € le sac c’est le chauffage le plus cher du marché en pleine hiver pratiquement 1 sac par 24h soit 300€ par mois

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  • MARC

    Il faudrait quand même dire que les fabricants de granulés de bois n’ont pas vraiment modéré leurs prix pendant la période de crise et maintenant ils pleurent sur leur futur alors même qu’ils ont eux mêmes mis à mal les fabricants d’appareils en jouant ce jeu dangereux.
    Comme vous le dite justement, les granulés sont faits avec de la sciure de bois qui est un déchet de faible valeur (et je ne parle pas de ceux qui traitent les déchets forestiers). Les plus gros fabricants de granulés utilise la sciure comme combustible pour le séchage des granulés (et pas du gaz, ni du fioul, ni de électricité) et ils produisent même de l’électricité qu’ils utilisent ou revendent.
    Comment alors expliquer que certain gros fabricants ont fait exploser leurs prix jusqu’à trois fois et que d’autres gros fabricants connus ont eu des prix nettement plus modérés.

    Il n’y aurait donc que de pauvres petits innocent !

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  • Mjrlox

    Pour répondre à Sitarz :
    on trouve actuellement (01/10/2023) des sacs de 15 kg à 6 euros, et on ne passe pas 1 sac par 24 heures ! (ou alors la maison est une passoire thermique). Pour rappel, un poêle à granulés ça se programme, et ne fonctionne pas en continu. C’est tout l’intérêt…
    —-
    J’ai l’impression que ce qui se dit dans l’article est en décalage avec les prix que j’observe. Certes les prix étaient monté très haut (13-14 euros le sac de 15kg), mais c’est bien redescendu…

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  • Xot66

    La filière bois a voulu profiter de la hausse artificielle des prix des énergies fossiles sous prétexte de crise en Ukraine. Ils ont eux-même détruit la filière en prenant les acheteurs pour des idiots. Maintenant il paient le prix de leur infamie. Personnellement j’en suis très satisfait : que cela leur serve de leçon. Tant que le prix ne sera pas revenu au niveau de 2021, je continue avec mes appareils électriques performants que j’avais, fort heureusement, conservés. Car additionnés le volume de stockage, le transport, les nettoyages quotidiens, le ramonage, les pannes… L’électrique me revient moins cher même à 5,90€ le sac au 21/11/23 car je peux de nouveau mettre ma voiture au garage (baisse du prix de l’assurance), je paie moins d’assurance habitation (mode de chauffage moins risqué dans les contrats d’assurance) et je gagne du temps pour faire pousser plus de légumes, de fruits afin d’économiser sur mes courses, je fais mes semances à partir des fruits et légumes et je consacre du temps à réparer des objets récupérés par troc ou dons afin de ne pas avoir à les acheter = il est temps de déconsommer, même à petit niveau.

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