Dette française : le gouvernement tremble à quelques jours de la publication des notes de Fitch et Moody’s

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Par Djaffar Chilab Publié le 22 avril 2024 à 17h05
Dette française : le gouvernement tremble avant la publication des notes de Fitch et Moody's

À quelques jours des nouvelles délibérations de Fitch et Moody’s sur la dette française, le gouvernement Attal, particulièrement le ministère de l’Économie, est sous tension. C’est vendredi 26 avril que les deux agences de notation rendront leurs verdicts sur les annotations actualisées.

La communication des deux agences est très attendue par le gouvernement français, mais aussi par les spécialistes, observateurs et acteurs, surtout au vu de la réputation des deux entités, mais aussi du fait que l’annonce interviendra suite à un ébruitement d’une future procédure de déficit excessif que s’apprêterait à dicter l’Union européenne à la France.

Le contexte est, en effet, pesant pour l’Hexagone qui reste sur une image peu rayonnante après la confirmation du dérapage du déficit public par le gouvernement lui-même et la récente remise en cause de la nouvelle trajectoire budgétaire de l’exécutif par la Cour des comptes.

Cette dernière a usé de termes peu honorifiques à l’égard des projections du gouvernement : « Manque de crédibilité et de cohérence » et « lacunaires » sont là les commentaires prononcés par le Haut Conseil aux finances publiques de la Cour. Fin mars dernier, lors de son premier verdict, Moody’s trouvait déjà, dans un avis diffusé mercredi 27 mars, « improbable » l’objectif fixé par Bercy de faire passer le déficit public sous 3%.

La note de Moody's particulièrement appréhendée

L’agence américaine pointait du doigt un « déficit plus important que prévu (qui) est quasiment entièrement dû à des recettes plus faibles que prévu ». Moody's, qui soulignait des risques inhérents à la stratégie budgétaire à moyen terme du gouvernement, a déjà alerté sur une hausse de la dette publique dès 2024 pour la France, avec des conséquences de coûts liés aux intérêts « jamais vus en plus de 20 ans ».

Et les chances de voir l’agence américaine se dédire à peine un mois après restent très minimes, pour ne pas dire nulles, estiment spécialistes et observateurs. « Je pense qu’il y a une réelle probabilité d’une dégradation (de la note de Moody’s, NDLR) », estime Éric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg, cité par Europe 1. « Quand on compare les perspectives de croissance économique, de déficit budgétaire et de dette publique de la France et d’autres pays européens notés de manière similaire ou même moins bien, la France ne se compare pas favorablement », ajoute-t-il.

Même si elle écartait une nouvelle dégradation de la note française après celle de 2023, Fitch, de son côté, trouve aussi les objectifs français « de plus en plus hors de portée », dans une communication au début du mois. À la veille de la remise des notes, c’est donc le grand suspense pour la France qui cumule quelque 3 100 milliards de dettes contractées. Ces annotations des agences portent sur la solvabilité et la capacité des États, dont la France, dans le cas présent, à rembourser leurs dettes.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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