Transports : une application qui permet de repérer les contrôleurs dans le viseur des autorités

L’application Akha, souvent comparée à Waze pour les transports en commun, est dans le viseur des autorités. Sa fonctionnalité permettant de signaler les contrôleurs est dénoncée comme favorisant la fraude. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, réclame son interdiction, déclenchant un débat sur ses usages et ses limites.

Publié le
Lecture : 2 min
un jeune homme qui porte des lunettes, un smartphone à la main, debout dans ce qui semble etre une station de métro
Transports l’application Akha dans le viseur des autorités | Econostrum.info

Créée en 2023, l’application Akha s’est imposée comme un outil populaire auprès des usagers des transports. À l’origine conçue pour signaler des incidents tels que des retards ou des pannes, elle permet également de repérer la présence de contrôleurs. Cette fonctionnalité suscite aujourd’hui une vive polémique. Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), accuse Akha de « faciliter la fraude » et appelle à sa suppression.

Pour Valérie Pécresse, interrogée par BFMTV, signaler les contrôleurs dans les transports revient à « encourager des comportements illégaux ». La présidente d’IDFM a déposé plainte et demandé à Google Play et à l’App Store de retirer Akha de leurs plateformes. Elle insiste sur le fait que signaler des contrôleurs constitue une infraction pénale passible de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. Selon elle, l’application nuit non seulement à la lutte contre la fraude, mais aussi à la sécurité des transports.

Les défenseurs de l’application Akha contre-attaquent

Face à ces accusations, Sid Ahmed Mekhiche, créateur d’Akha, rejette les critiques. Dans une vidéo postée sur Instagram, il affirme que l’application a été conçue dans une optique de service public, notamment pour signaler des incidents techniques ou des comportements inappropriés. Il dénonce une campagne menée « sans preuves » et s’engage à renforcer la modération pour éviter les dérives.

Certains utilisateurs justifient également l’utilisation d’Akha. Sur les réseaux sociaux, des voix affirment que beaucoup de fraudeurs agissent par nécessité économique, faute de moyens pour payer des tickets ou des abonnements. D’autres estiment que l’application offre un moyen d’information utile dans les transports, au-delà des alertes sur les contrôleurs.

Un contexte de lutte renforcée contre la fraude

La controverse autour d’Akha intervient dans un contexte où les autorités renforcent leur arsenal contre les fraudeurs. Depuis le 8 janvier 2025, les agents de contrôle peuvent comparer les informations des fraudeurs avec celles enregistrées par le fisc, rendant plus difficile toute fausse déclaration. Cette mesure s’ajoute à une politique de tolérance zéro prônée par IDFM pour protéger les recettes des transports publics.

À ce jour, ni la SNCF, ni la RATP, ni les plateformes de téléchargement n’ont officiellement réagi à la demande de suppression d’Akha, comme le relayent nos confrères de BFMTV. Le débat reste ouvert sur la frontière entre service public et incitation à la fraude. Cette affaire pose des questions plus larges sur l’usage des technologies et leur régulation, notamment dans le domaine des transports.

En attendant une éventuelle interdiction, Akha continue de diviser, entre outil d’entraide pour certains et menace pour l’ordre public pour d’autres.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Suivez-nous sur Google News Econostrum.info - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Laisser un commentaire

Partages