Depuis le 1er janvier 2025, l’audit énergétique est devenu obligatoire pour la vente de maisons individuelles classées E sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Déjà en vigueur depuis avril 2023 pour les logements classés F et G, cette extension entraîne une explosion du nombre d’audits, provoquant une hausse significative des tarifs, selon la plateforme Kiwidiag.
L’audit énergétique est une évaluation détaillée qui analyse la performance thermique d’un logement et propose des scénarios de travaux pour améliorer sa classification énergétique. Cette obligation vise à inciter les propriétaires à rendre leurs biens plus performants, en vue des restrictions progressives imposées sur la location et la vente des passoires thermiques.
Avec l’intégration des logements classés E dans cette obligation, la demande d’audits a littéralement explosé. En décembre 2024, 21 368 audits avaient été réalisés, soit une hausse de 185 % par rapport à l’année précédente. En janvier 2025, ce chiffre a bondi à 30 126 audits, marquant une augmentation de 41 % en un mois.
Cette augmentation s’explique aussi par les nouvelles exigences bancaires et les dispositifs d’aides publiques comme « MaPrimeRénov’ parcours accompagné », qui nécessitent un audit avant d’accorder des financements pour la rénovation énergétique.
Des tarifs de l’audit énergétique connaissent une forte hausse
Face à cet afflux de demandes, les prix de l’audit énergétique s’envolent. En décembre 2024, son coût moyen était estimé à 754,12 euros pour une maison individuelle de 90 à 120 m². Mais depuis, plusieurs régions enregistrent des hausses marquées. En février 2025, les tarifs ont progressé de 7,5 % dans le Nord, 6,1 % en Seine-Maritime et jusqu’à 17,3 % dans le Finistère.
Cette hausse des prix risque de se poursuivre dans les mois à venir, d’autant que la demande ne cesse d’augmenter, tandis que le nombre de professionnels disponibles ne suit pas le rythme.
Une baisse de 2% du nombre d’auditeurs certifiés en un an, due aux difficultés d’accès à la certification
Malgré l’essor du marché, le nombre d’auditeurs certifiés progresse lentement. Entre décembre 2023 et décembre 2024, leur effectif n’a augmenté que de 7 %, atteignant 3 961 professionnels. En février 2025, on constate même une baisse de 2 % sur un an, signe des difficultés liées à leur certification, comme le rapporte Capital.
Cette baisse s’explique par un taux de réussite en chute libre, en raison d’examens plus exigeants et d’une augmentation des coûts de formation, comme l’explique la plateforme Kiwidiag spécialisée en diagnostics immobiliers. De nombreux candidats doivent se déplacer dans de grandes villes pour passer leur certification, ce qui entraîne des frais supplémentaires de transport et d’hébergement. Face à ces contraintes, les nouveaux auditeurs répercutent ces coûts sur leurs tarifs, contribuant à la flambée des prix.
Un impact direct pour les propriétaires qui souhaitent vendre leur logement
L’augmentation des coûts d’audit énergétique représente une charge supplémentaire pour les propriétaires souhaitant vendre leur bien. Cette contrainte financière s’ajoute à la pression réglementaire croissante qui pèse sur les logements énergivores.
Si la réforme du DPE vise à accélérer la transition énergétique du parc immobilier français, elle pose néanmoins des défis économiques pour les propriétaires. La hausse des tarifs de l’audit énergétique pourrait ainsi ralentir les transactions, voire dissuader certains vendeurs de mettre leur bien sur le marché.
Ces prestataires profitent d’une belle aubaine. C’est d’autant plus cynique que la plupart d’entre eux sont incompétents (constaté et vérifié) et qu’ils ne seraient pas capables de s’engager sur le coût réel des travaux suggérés ni, et c’est le plus important, sur les économies effectivement réalisées. Seule une étude de rentabilité serait à même de le faire, mais sans doute pas pour 700 euros. Cet audit pour les maisons individuelles n’a donc pas d’intérêt: compte tenu de la situation, c’est tout simplement une contrainte supplémentaire à la charge des consommateurs au seul profit d’une profession (comme le contrôle technique tous les ans pour les voitures ou les motos); et un moyen de sélectionner (aux frais des « aidés ») les dossiers soumis à des aides d’état.