Hypothèque fixe ou Saron ? Ce piège fait perdre des milliers de francs aux Suisses chaque année

Choisir entre une hypothèque à taux fixe et un Saron dépend essentiellement de la tolérance au risque et des priorités financières de chaque emprunteur.

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Hypothèque fixe ou Saron ? Ce piège fait perdre des milliers de francs aux Suisses chaque année : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Les propriétaires immobiliers en Suisse sont actuellement confrontés à une question décisive : choisir une hypothèque à taux fixe ou un Saron. Avec les récents changements dans la politique monétaire et les fluctuations des taux d’intérêt, cette décision devient essentielle pour protéger leurs finances sur le long terme. La Banque nationale suisse (BNS) a relevé son taux directeur de manière significative, mais cette phase de taux élevés semble désormais révolue. 

Ce choix financier peut faire une différence importante, parfois de dizaines de milliers de francs, dans les remboursements des emprunts immobiliers. Le contexte économique actuel et les erreurs commises par de nombreux emprunteurs ces dernières années montrent à quel point il est crucial de bien comprendre les différences entre ces deux types d’hypothèques.

Hypothèque à taux fixe : Sécurité mais coûts élevés

L’hypothèque à taux fixe offre une stabilité qui rassure de nombreux emprunteurs. Le principal avantage de ce type de prêt est sa prévisibilité. Les mensualités sont fixes sur une période déterminée, généralement de 5 à 15 ans. Cela permet aux propriétaires de connaître à l’avance leurs charges mensuelles, un atout pour une gestion financière claire. Cependant, cette sécurité a un coût non négligeable. En période de taux d’intérêt élevés, comme ce fut le cas en 2023, choisir un taux fixe peut entraîner des coûts supplémentaires par rapport à d’autres options, notamment le Saron. En effet, une hypothèque fixe sur dix ans, d’un million de francs, contractée à un taux de 2,5 à 3 %, peut coûter en moyenne 18 000 francs de plus par an qu’une hypothèque basée sur le Saron ou un emprunt à taux fixe à court terme.

Cette différence s’explique par la prime de sécurité incluse dans les taux fixes. En période de hausse des taux, cette prime peut être particulièrement lourde, car les banques cherchent à se protéger contre une possible augmentation des taux d’intérêt. De plus, si l’emprunteur souhaite rembourser son prêt par anticipation, il devra souvent payer une pénalité élevée, pouvant atteindre jusqu’à 200 000 francs pour un prêt de 1 million de francs. Ce risque est particulièrement important si la situation personnelle de l’emprunteur change ou si la valeur de la propriété diminue, ce qui pourrait forcer une vente anticipée.

Les emprunteurs ayant choisi une hypothèque à long terme se trouvent aujourd’hui à payer des sommes importantes pour avoir cherché une stabilité qu’ils jugent désormais inutile, car la période de taux élevés a été bien plus courte que prévu. En effet, la BNS a maintenu son taux directeur supérieur à 0 % pendant moins de trois ans, et seulement neuf mois au niveau maximal de 1,75 %. Ce contexte montre à quel point les prévisions économiques peuvent être erronées et à quel point il est crucial de bien évaluer ses options avant de se lancer dans un refinancement.

Hypothèque Saron : Flexibilité et économies potentielles

À l’opposé, l’hypothèque Saron présente une flexibilité qui la rend plus attrayante pour ceux qui acceptent le risque de fluctuations des taux. Contrairement à l’hypothèque fixe, le taux d’un emprunt Saron est ajusté tous les trois mois en fonction de l’évolution du taux directeur de la BNS. En période de faibles taux, cela peut représenter une réelle opportunité d’économies. Actuellement, les offres Saron varient entre 0,9 % et 1,2 %, nettement plus bas que les hypothèques fixes à long terme, qui sont proposées autour de 2 % pour une durée de dix ans. Cette différence peut entraîner des économies significatives sur la durée du prêt.

L’un des principaux avantages du Saron est sa transparence. Le taux suit automatiquement les décisions de la BNS, ce qui évite les marges d’incertitude liées aux fluctuations des marchés financiers, explique Blick. De plus, le Saron permet une résiliation plus rapide, avec une flexibilité bien plus importante en cas de changement de situation personnelle ou financière. Si un emprunteur rencontre des difficultés, comme une incapacité de travail ou une séparation, il pourra adapter ses engagements financiers plus facilement qu’avec une hypothèque à taux fixe, où des pénalités de remboursement anticipé peuvent être très élevées.

Néanmoins, la flexibilité du Saron peut aussi être un inconvénient pour ceux qui privilégient une prévisibilité totale de leurs finances. Si les taux d’intérêt augmentent rapidement, les mensualités peuvent grimper et devenir difficiles à supporter. Par conséquent, bien que le Saron offre une option plus économique à court terme, il expose l’emprunteur à des risques importants en cas de changements économiques imprévus. Cependant, pour ceux qui sont capables de supporter cette incertitude, le Saron demeure une option financièrement avantageuse, notamment pour les personnes ayant une tolérance au risque plus élevée.

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