En Suisse, l’indice national des prix à la consommation a augmenté de 5 % entre novembre 2021 et novembre 2024, selon l’Office fédéral de la statistique. Ce chiffre, bien que modéré par rapport à d’autres pays européens, reflète des hausses marquées dans certains secteurs essentiels comme l’énergie, l’alimentation ou encore les loyers.
Cette situation trouve son origine dans des crises externes telles que le conflit en Ukraine, les perturbations climatiques et les tensions sur les marchés des matières premières. Ces éléments, conjugués à des facteurs structurels nationaux, ont renforcé la pression sur le budget des ménages suisses, posant des défis pour le maintien du pouvoir d’achat.
Une fracture énergétique et alimentaire
L’énergie reste le secteur le plus touché par l’inflation. En Suisse, l’électricité coûte aujourd’hui 50 % de plus qu’il y a trois ans. Cette hausse s’explique par des facteurs géopolitiques, notamment la dépendance accrue de l’Europe au gaz naturel liquéfié depuis la fin des importations massives de gaz russe. Quant au gaz, son prix a bondi de 60 %, suscitant des inquiétudes face à des hivers rigoureux qui pourraient alourdir encore les factures.
L’alimentation n’est pas en reste, avec une hausse moyenne de 7 % sur trois ans. Le coût des produits de base comme le pain (+11 %), les pâtes (+17 %) et l’huile d’olive (+37 %) reflète des perturbations climatiques ayant affecté les récoltes et une demande croissante sur les marchés mondiaux. Ces augmentations, bien visibles dans les rayons des supermarchés, se répercutent également dans les restaurants (+6,6 %) et les hôtels (+11 %), affectant la vie quotidienne des consommateurs.
Logement et transports : des coûts en hausse continue
Le logement est une autre source de pression financière pour les Suisses. Les loyers ont augmenté de 7,4 % depuis novembre 2021, principalement en raison de la hausse des taux hypothécaires. Cette augmentation, combinée à une baisse de la construction de nouveaux logements, a particulièrement impacté les nouveaux locataires, souvent confrontés à des prix encore plus élevés.
Dans le secteur des transports, les billets d’avion affichent une augmentation de 30 % par rapport à 2019, dernière année avant la pandémie. Cette hausse, due en partie aux coûts élevés de la transition écologique dans l’aéronautique, reflète une tendance durable. En parallèle, le coût de l’essence et du mazout est revenu aux niveaux de 2021, notamment grâce à une baisse de la demande mondiale, particulièrement en Chine.
