Les discussions autour de la réforme des retraites continuent de diviser les partenaires sociaux. Cyril Chabanier, président de la La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), a appelé à sortir des sentiers battus pour trouver un compromis.
Selon lui, il est impératif d’identifier des sources de financement extérieures au régime de retraite. Cela inclut un audit des aides publiques aux entreprises, une révision des niches fiscales et des taux de TVA préférentiels. Cette stratégie vise à éviter que l’allongement de la durée de cotisation ou le recul de l’âge légal à 64 ans soient les seules réponses.
Lors d’une réunion tenue le 17 janvier 2025, François Bayrou, Premier ministre, a affiché son optimisme pour un accord d’ici mai. Cependant, les désaccords entre syndicats et patronat restent profonds. Les syndicats réclament toujours l’abrogation de l’âge légal de départ à 64 ans, dénonçant une mesure qu’ils jugent injuste et inadaptée aux réalités des travailleurs. De son côté, le patronat insiste sur la nécessité de maintenir la réforme pour stabiliser les régimes, tout en refusant toute augmentation des charges pour les entreprises.
La CFTC plaide pour une approche équilibrée sur la réforme des retraites
Cyril Chabanier a affirmé sur BFMTV que l’avenir des retraites ne pouvait se limiter aux économies internes. Selon lui, les négociations ne pourront aboutir qu’en explorant des alternatives de financement. Il propose de rediriger une partie des ressources issues des niches sociales et fiscales vers les retraites. Cela permettrait de réduire les tensions en préservant les droits des travailleurs tout en assurant la viabilité du système.
La méthode Bayrou, qui inclut fortement les partenaires sociaux dans le dialogue, est saluée par les syndicats. Néanmoins, ces derniers insistent sur des points prioritaires comme la pénibilité, l’égalité hommes-femmes et les carrières longues, qui, selon eux, ne sont pas suffisamment abordés. Par ailleurs, la suggestion du patronat de basculer vers un système de capitalisation suscite une vive opposition. Les syndicats redoutent un affaiblissement du régime par répartition, considéré comme plus équitable.
Un dialogue encore incertain
La volonté du gouvernement de prendre en compte l’ensemble des régimes, y compris ceux des fonctionnaires, inquiète les syndicats du secteur privé. Ils craignent une extension des efforts demandés pour combler les déficits. Pour Cyril Chabanier, sans financement extérieur et sans une approche globale, les négociations risquent de stagner.
Malgré l’optimisme du gouvernement, les fractures entre les parties demeurent. Les syndicats ne lâchent pas leur exigence d’abroger les 64 ans, tandis que le patronat rejette toute mesure qui alourdirait les coûts des entreprises.
Cette réunion, qui devait amorcer un dialogue constructif, a mis en évidence des désaccords profonds. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si un compromis est envisageable ou si une nouvelle mobilisation sociale se profile à l’horizon.