L’Union européenne a décidé, depuis plus d’une année, de se mettre aux moteurs thermiques dès 2035 pour passer exclusivement aux véhicules électriques. Cette décision controversée est jugée irréalisable selon de nombreux observateurs et experts. La filière automobile, de son côté, fait face à des inquiétudes quant à la transition qu’elle doit accomplir pour passer du thermique à l’électrique.
En octobre 2023, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait promis aux constructeurs des aides de l’État pour accomplir cette transition. Revenant, ce lundi 6 mai, sur ce dossier dans une conférence de presse, il a assuré que la France avait choisi de mettre le cap sur l’électrique.
« Persister dans le véhicule thermique, comme le proposent certaines formations politiques, c’est être pieds et poings liés » avec « les pays producteurs de pétrole », a déclaré le ministre qui a confirmé le « choix résolu de la voiture électrique » pour l’industrie française. « Je le dis à toutes les formations politiques qui disent qu’il faut absolument continuer à développer le thermique : c’est la meilleure façon de prendre un train de retard et de servir les intérêts étrangers », a martelé Bruno Le Maire.
Il faut dire que la France va accélérer sa transition vers la voiture électrique au cours des trois prochaines années dans le cadre de ce contrat de filière 2024-2027, signé lundi par l’industrie et le gouvernement. Ce contrat vise à réaliser 800 000 ventes de voitures électriques dès 2027.
La France devra produire 2 millions de véhicules électriques et hybrides à horizon 2030
Par ailleurs, le ministre a réaffirmé l’objectif de produire deux millions de véhicules électriques et hybrides en France à horizon 2030. Un objectif jugé trop optimiste par ses détracteurs qui rappellent que la production n’a atteint que 1,5 million de véhicules, toutes énergies comprises, en 2023.
En ce qui concerne les délais, considérés comme très tendus pour cette transition, le ministre de l’Économie a souligné qu’il reste plus de dix ans avant l’échéance européenne 2035, quand 100% des voitures neuves devront être électriques, et « ce n’est pas au moment où l’on réussit cette transition que l’on change de pied ». Toutefois, le responsable estime « indispensable » que « ces choix nationaux deviennent des choix européens » en faveur de la transition énergétique, et qu’« il reste beaucoup à faire ».
Lors de la même conférence de presse, le représentant des constructeurs et des équipementiers, Luc Châtel, a appelé la filière automobile à préparer un « pacte européen » entre l’industrie automobile, la Commission et les États, avec des engagements sur les règles de concurrence, l’investissement ou la formation. « On a pris le sujet par le mauvais bout, on a choisi le changement par la réglementation et non par l’innovation, ou par le marché », a-t-il souligné.
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