Déficit : le président du Haut conseil des finances publiques ne croit pas aux ambitions du gouvernement

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Par Djaffar Chilab Publié le 29 avril 2024 à 16h31
Déficit : le président du Haut conseil des finances publiques ne croit pas aux ambitions du gouvernement
Déficit : le président du Haut conseil des finances publiques ne croit pas aux ambitions du gouvernement

Le président du Haut conseil des finances publiques, Pierre Moscovici, confie qu’il ne partage pas l’optimisme de l’exécutif à ramener le déficit public à 3% d’ici 2027. Il se déclare sceptique au vu des conditions et des dispositions en place.

S’exprimant ce lundi 29 avril sur Franceinfo, Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques, plaide pour une meilleure transparence de l’exécutif dans ses plans. « Il faut dire la vérité aux Français », affirme-t-il. « Quelles qu'elles soient, il faut leur dire d'où l'on part et où on va arriver et comment on fait entre les deux », insiste le Premier président de la Cour des comptes.

Pierre Moscovici avoue être sceptique quant à la réalisation des objectifs que se fixe le gouvernement, que ce soit à court ou à moyen terme. Pour lui, espérer ramener le déficit à 3% d’ici deux ans passe d’abord par la réussite de l'objectif intermédiaire de baisser le taux à 5,1% en 2024.

Or, il juge cette anticipation hors de portée si le gouvernement se contente des 10 milliards supplémentaires annoncés. Pierre Moscovici estime, en effet, que « si on veut passer de 5,5% de déficit en 2023 à 5,1%, ce qui est annoncé, il faudra peut-être en faire encore un petit peu plus ». Il avance par ailleurs qu’il « y aura sûrement ce qu'on appelle un collectif budgétaire de fin d'année ». « Passer de 5,1 % [la prévision de l'exécutif pour 2024] à moins de 3% en 2027, c'est extrêmement difficile », fait encore remarquer le président du Haut conseil des finances publiques.

Agir sur les impôts pour réduire le déficit

« Vous observerez que les deux agences de notation, Fitch et Moody's, ont dit qu'elles étaient sceptiques, et pour tout vous dire, je le suis aussi », tranche-t-il au micro de France Info. Développant son appréciation sur les dernières notes des deux agences américaines Fitch et Moody's, qui ont gardé leurs évaluations pour la dette de la France inchangées, vendredi 26 avril, Pierre Moscovici y trouve « une bonne nouvelle qui ne change rien », car, pour lui, « les problèmes sont toujours là, les problèmes de finances publiques ne changent absolument pas ». 

Et la solution alors ? Contrairement au gouvernement et au président de la République, contre l'idée d’augmenter les impôts, le Premier président de la Cour des comptes voit en « les recettes » une des « voies » à suivre pour « réduire le déficit ». « Les impôts ne sont pas un sujet tabou dans un pays comme la France », soutient-il.

Plus précis, il évoque « la fameuse taxe sur les superprofits des pétroliers ». « Elle était prévue pour rapporter 12 milliards d'euros, mais elle avait été prévue à un moment où l'inflation était au top. À la fin, elle rapporte 600 millions d'euros. Est-ce que le problème est seulement conjoncturel ? Je ne sais pas », souligne-t-il.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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