Le gaspillage alimentaire reste un problème majeur en France, avec plus de 150 euros de nourriture jetés par personne chaque année. Une grande partie de ce gaspillage est liée à la confusion entre les dates limites de consommation et les dates de durabilité minimale. Bien que des initiatives aient été lancées pour sensibiliser le public, les comportements restent ancrés dans des habitudes souvent mal comprises.
Le gaspillage alimentaire représente une perte importante pour les consommateurs. Selon les données de Too Good To Go, rapportées par Le Parisien, chaque Français jette en moyenne 24 kg de nourriture par an, soit l’équivalent de 157 euros. Une grande partie de ce gaspillage résulte de l’incompréhension des dates de péremption inscrites sur les emballages. Cette confusion entre la Date Limite de Consommation (DLC) et la Date de Durabilité Minimale (DDM) contribue à l’augmentation du gaspillage, alors que de nombreux produits peuvent encore être consommés sans risque après leur date de péremption.
La DLC indique la date limite après laquelle un produit alimentaire devient potentiellement dangereux pour la santé, tandis que la DDM est une recommandation sur la qualité organoleptique, gustative et nutritionnelle d’un produit. Beaucoup de consommateurs jettent des produits dès que la date de péremption est dépassée, sans se rendre compte qu’ils peuvent être consommés en toute sécurité après cette date. Ce comportement est particulièrement courant pour des produits comme les boîtes de conserve, qui peuvent se conserver bien au-delà de leur DDM.
Initiatives pour réduire le gaspillage de nourriture
Pour combattre cette tendance, l’application Too Good To Go a lancé un pictogramme « Observez, sentez, goûtez », visant à encourager les consommateurs à utiliser leurs sens pour évaluer si un produit est encore bon après la DDM. Selon Méleyne Rabot, directrice de l’application en France, 70 % des Français ayant vu ce pictogramme ont évité de jeter des produits encore comestibles. Cette initiative fait partie d’un effort plus large pour sensibiliser à la réduction du gaspillage alimentaire et inciter les consommateurs à être plus responsables.
Des initiatives législatives vont encore plus loin dans l’objectif de réduire le gaspillage. Guillaume Garot, député du Parti socialiste, a proposé de supprimer les dates de péremption sur certains produits comme les pâtes et le riz, qui ne représentent aucun danger sanitaire après leur DDM. Selon lui, cette mesure pourrait réduire les pertes de nourriture inutiles. Certaines enseignes de supermarché ont déjà suivi cette idée en supprimant les dates de péremption sur des produits comme l’huile ou le sucre, afin d’encourager les consommateurs à ne pas les jeter prématurément.
Un problème générationnel
Le respect strict des dates de péremption semble être plus marqué chez les jeunes générations, comme le montre l’exemple du Parisien, Charlotte refuse de consommer un produit une fois la date dépassée. En revanche, des générations plus âgées, comme celle de Sophie, sont plus tolérantes et n’hésitent pas à consommer un produit après la date limite, à condition qu’il ne présente pas de signes évidents de détérioration. Cette différence de comportement témoigne d’un problème générationnel en matière de gaspillage alimentaire, où les habitudes sont influencées par la perception des dates de péremption.
Le gaspillage alimentaire en France reste un enjeu important, tant sur le plan économique qu’écologique. Bien que des initiatives aient été mises en place pour mieux informer les consommateurs, le manque de compréhension des dates de péremption continue de contribuer à des pertes inutiles. La réduction du gaspillage passe par une meilleure sensibilisation, ainsi que des mesures législatives et commerciales visant à encourager une consommation plus responsable.