Paris est en passe de devenir l’une des villes européennes les plus lourdement taxées notamment avec l'augmentation de la taxe de séjour, et ce, après la signature d'un accord financier le 26 septembre dernier entre la présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, et le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. Cette mesure a fait réagir les organisations professionnelles qui affirment qu’elle pénalise de manière durable la compétitivité des entreprises.
Le 26 septembre dernier, la présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, et le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, ont signé un accord qui prévoit d'imposer aux entreprises, établies à Paris et dans les zones limitrophes ayant plus de 11 employés, une augmentation de 0,25 point de la taxe « versement de transport », ainsi qu'un triplement de la taxe de séjour. La mesure n’a pas tardé à faire réagir le GHR (Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France), l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) et le GNC (Groupement national des Chaînes Hôtelières).
En effet, le président national du GHR, Didier Chenet, et Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France ont dénoncé cet accord avec véhémence : « Cette nouvelle hausse de la fiscalité a été prise dans notre dos et sur notre dos. La hausse du versement de transport vient encore augmenter le coût du travail alors que nous consacrons déjà dans les hôtels, cafés, restaurants plus de 40 % du chiffre d’affaires à la masse salariale. La nouvelle hausse de la taxe de séjour vient franchement mettre à mal la compétitivité de l’hôtellerie parisienne et francilienne en faisant notamment de Paris l’une des villes avec la taxe de séjour la plus élevée dans le monde ».
Augmentation de la taxe de séjour : une double peine pour les hôtels parisiens
De son côté, Véronique Siegel, présidente de l’UMIH Hôtellerie Française, a qualifié cette décision d’arbitraire qui s’apparente à du matraquage fiscal. Selon elle, cette mesure va impacter de façon durable la compétitivité des entreprises qui font déjà face à des coûts d’exploitation et aux remboursements des PGE souscrits pendant la crise sanitaire.
Quant à Jean Virgile Crance, à la tête du GNC, il ajoute que : « C’est un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat de nos compatriotes et un bien mauvais signal envoyé à tous celles et ceux qui comptaient se rendre à Paris et en Île-de-France en 2024. C’est également la double peine pour les hôteliers parisiens qui vont également devoir supporter une augmentation du versement mobilités de +8,5 % en 2024 ! ».
Par ailleurs, les organisations critiquent une décision prise unilatéralement, sans consultation préalable avec les représentants de l'industrie de l'hôtellerie-restauration, malgré l'existence d'autres possibilités de financement, telles que l'utilisation des logements et des locaux vacants. Si cette mesure était intégrée au projet de loi de finances 2024, elle entraînerait une augmentation significative de la taxe de séjour, qui passe, par exemple, à 15 € par nuit et par personne pour un hôtel 5 étoiles, contre 5 € actuellement, et à 5,70 € pour un établissement 3 étoiles, comparé à l'actuel montant de 1,88 €.