À l’approche du 1ᵉʳ août, un sondage mené par l’Université de Zurich pour le groupe de réflexion Pro Futuris met en lumière une perception contrastée du pays. Si l’économie rassemble largement, d’autres sujets comme la solidarité ou l’indépendance suscitent des divergences marquées au sein de la population suisse.
La question de l’identité nationale prend une résonance particulière à l’heure où les débats sur la coopération internationale et la protection du climat se multiplient. L’étude révèle que les lignes de fracture ne se limitent pas aux clivages politiques traditionnels, mais traversent également le genre, les revenus et le lieu de résidence.
L’économie comme image dominante du pays
Le sondage met en évidence une large adhésion autour du modèle économique suisse. Selon les données relayées par Blick, près de 90 % des personnes interrogées s’identifient à cette représentation, ce qui en fait l’image la plus fédératrice du pays.
À l’inverse, l’idée d’une Suisse solidaire ne recueille que deux tiers des voix. Cette tendance reflète l’importance de la stabilité économique dans la perception collective et montre que, malgré les débats, l’économie reste au cœur de l’identité nationale.
En effet, lors de l’enquête menée en avril 2025, la majorité des Suisses se sont identifiés à une Suisse capable de compromis, à une Suisse internationale et neutre, ou encore à une Suisse proche de la nature. Toutefois, le modèle économique se distingue clairement comme l’image la plus largement partagée.
Coopération internationale contre indépendance nationale
La majorité des sondés privilégie une Suisse ouverte sur le monde, considérant la coopération avec d’autres pays comme la meilleure voie pour préserver son rôle international. Ce consensus pourrait peser dans les discussions à venir avec l’Union européenne.
Toutefois, des divergences apparaissent lorsqu’on observe les réponses selon l’orientation politique. Les électeurs de l’UDC se distinguent par leur préférence pour l’indépendance nationale, une position partagée par d’autres électeurs de droite et par certains abstentionnistes, alors que les partisans des partis bourgeois et de gauche affichent des approches plus nuancées.
Le rapport sur les récits nationaux suisses relève également que, dans les partis de droite, la défense de la liberté et de l’indépendance prévaut, en particulier au sein de l’UDC, qui parvient à imposer son récit sur la scène politique suisse.
Des fractures sociales, géographiques et de genre
Le sondage met également en lumière d’importantes disparités internes. Le clivage entre ville et campagne reste marqué, avec des citadins favorables à davantage d’intervention étatique et à des mesures en faveur du climat, tandis que les zones rurales et périurbaines privilégient la protection du paysage et les valeurs libérales.
Les femmes associent davantage la Suisse à la solidarité et à la proximité avec la nature, alors que les hommes valorisent la responsabilité individuelle et l’économie. Les différences de revenu jouent également un rôle, les ménages à faibles revenus réclamant plus d’intervention étatique et préférant la protection du paysage, probablement par crainte d’une hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation.








