La CGT a dénoncé les pratiques de la filiale NTI, qui sous-traite des activités pour le compte de grands groupes comme Suez ou Veolia. L'entreprise est accusée de « surexploiter » des sans-papiers dans la région d'Île-de-France. Ces derniers seraient contraints d'exercer l'activité du tri des déchets dans des conditions « indignes et inacceptables ».
Une manifestation en cours à Paris
Depuis le début de semaine, onze sans-papiers d'origine marocaine ont manifesté tous les jours pacifiquement devant un centre de tri de déchets du 15ᵉ arrondissement de Paris. Ils entendent dénoncer et rendre publiques les conditions de travail dans lesquelles ils sont employés par la société NTI, sous-traitante pour le compte de grands groupes, tels que Paprec, Veolia ou Suez.
Ces employés, qui sont sous contrat depuis 2019, affirment avoir été surexploités et avoir fait l'objet d'un travail dissimulé. Amine, l'un d'entre eux, a été interrogé par BFMTV : « On travaille sans sécurité, sans harnais, sans rien du tout. On reçoit notre salaire en espèces ou en virement et on doit donner 10 % de notre salaire pour pouvoir travailler la semaine d'après », a-t-il affirmé. Ces travailleurs sans papiers, qui affirment être rémunérés à hauteur de 60 euros la journée et 80 euros la nuit, ne bénéficieraient d'aucun jour de repos. La société NTI les aurait parfois contraints à enchaîner des créneaux de jour et de nuit, sans recevoir de compensation en retour.
Ils dénoncent également le fait que leur paie n'inclut pas d'heures supplémentaires, de paniers-repas, de remboursements de transport et de congé payés. Certains auraient même été contraints d'effectuer des tâches ménagères chez leur employeur, sous peine de voir leur contrat résilié pour la semaine suivante.
La CGT apporte son soutien aux sans-papiers
Me Katia Piantino est l'avocate des onze travailleurs. « On attaque en premier lieu NTI, qui était l'employeur de ces salariés, mais également les donneurs d'ordre qui ont une obligation de vigilance dans le cadre de la sous-traitance », a-t-elle expliqué. Elle précise que ses clients réclament aujourd'hui le versement de dommages et intérêts « pour discrimination, travail dissimulé, ainsi qu'une contestation de la rupture de leur contrat de travail ».
Ces travailleurs réclament la régularisation de leur situation et l'attribution d'un CDI, conformément aux promesses qui leur avaient été formulées par NTI. Ils ont reçu le soutien actif du syndicat CGT-Transports. Veolia, qui sous-traite l'activité du tri de déchets à NTI, se défend d'avoir été au courant de l'emploi de sans-papiers par NTI. Elle assure avoir déjà cessé toute collaboration avec cette entreprise, n'ayant pas été convaincue par les explications que celle-ci lui a fournies.