D'après les syndicats, le gouvernement envisagerait de retirer la somme d'un milliard d'euros des caisses de l'Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé. Ce montant sera consacré à la revalorisation des petites pensions.
Augmentation des petites retraites, : négociations jusqu'au 4 octobre
L'idée du prélèvement des caisses de l'Agirc-Arrco pour financer la revalorisation des petites retraites a été proposée par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui a exposé ce projet aux représentants patronaux et syndicaux. Ces derniers sont en négociations jusqu'au 4 octobre, afin d'établir un nouvel accord qui encadrera la gestion de l'Agirc-Arrco de 2023 à 2026. Pour rappel, l'état des finances du régime Agirc-Arrco est actuellement dans le vert. Il compte une réserve de 68 milliards d'euros. Selon les prévisions, il devrait gagner environ 22 milliards d'euros supplémentaires durant les 15 prochaines années, grâce à la réforme des retraites.
Pour rappel, la revalorisation des petites pensions est estimée à 85 % du Smic, selon la réforme des retraites. Cela représente jusqu'à 100 euros supplémentaires mensuels pour les 1,7 million anciens retraités profitant d'un taux plein, ainsi que 200 000 nouveaux. L'exécutif compte alors ponctionner entre 1 et 3 milliards d'euros des caisses de l'Agirc-Arrco pour financer cette revalorisation.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité
Malgré les oppositions, il y a de fortes chances que ce mécanisme soit mis en place. « Le ministre a prévenu que sinon, ce sera inscrit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024. C'est un hold-up », a souligné Denis Gravouil, chef opérateur et secrétaire général du SNTR/STGIF CGT. Selon le syndicaliste, il serait préférable de « revaloriser plus largement » ces retraites complémentaires. Michel Beaugas, négociateur de Force ouvrière (FO), s'oppose également à ce projet. Il estime que « ce n'est pas à l'Agirc-Arrco de payer » pour améliorer les petites pensions des retraités. « L'exécutif vante le dialogue social, mais veut encore contraindre les partenaires sociaux », a-t-il dénoncé.
Toutefois, Eric Chevée, négociateur de la CPME, se montre plus disposé à accepter ce projet. Il considère qu'il est « légitime que l'Agirc-Arcco prenne sa part » dans cette « mesure de solidarité, qui valorise une vie de travail ». Cependant, il n'a pas manqué de souligner qu'il aurait préféré le faire « selon nos critères ». décision finale sera connue en octobre.