La France est le pays de l’Europe où l’on paie le plus d’impôts. C’est ce qui ressort des chiffres publiés par Eurostat pour l’année 2022. Le taux de prélèvement obligatoire est de 48% de la richesse nationale. C’est 6,1 points (contre 4,8 points, l’année précédente) de plus que la moyenne chez les voisins européens.
Les six points de plus représentent pas moins de 125 milliards d’euros. Autrement dit, en France, on prélève 125 milliards d’euros de plus que chez les voisins européens. C’est le niveau le plus élevé et un écart assez consistant par rapport à la zone euro, et à toute l’union européenne.
Mais comment expliquer cet écart ? La France impose-t-elle une surimposition ? Cela s’explique davantage par les impôts qui pèsent sur les entreprises que par les taxes lestant davantage les ménages, au premier rang desquels les fameux impôts de production constituant un ensemble de taxes sur les salaires, sur le foncier, sur les chiffres d’affaires, etc. explique Emmanuel Lechypre, éditorialiste sur BFM Business.
Les entreprises françaises paient 60 milliards de plus que leurs concurrentes européennes, comme elles paient aussi davantage de cotisations sociales à hauteur de 50 milliards d’euros. En revanche, la taxation des bénéfices, elle, est comparable à celle des autres pays européens.
Contrairement aux entreprises qui payent plus, les ménages payent moins par rapport aux autres pays d’Europe
Par contre, en moyenne, les ménages français ne sont pas aussi matraqués dans ce domaine. Les cotisations sociales, par exemple, celles des salariés, des artisans, des retraités, sont plus faibles en France qu’en Allemagne en particulier ou qu’en Europe en général. Les ménages allemands paient 60 milliards de plus en cotisations sociales qu’en France. Pour l’impôt sur le revenu, au sens strict, en France, on paie aussi beaucoup moins que chez nos voisins européens. En gros, les Français sont surtout pénalisés par les taxes imposées sur les dépenses. C’est le cas de la TVA, plus élevée que dans le reste de l’Europe, mais là où on paie beaucoup plus, c’est sur les carburants, les tabacs et l’alcool notamment, détaille encore Emmanuel Lechypre.
« En 2022, le pays a connu une forte inflation, due notamment à la hausse des prix de l’énergie. En France, les produits énergétiques sont beaucoup plus taxés par rapport à nos voisins européens avec l’impôt intérieur de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), ainsi que la TVA, la TICPE. Cela a permis à l’État d’engranger d’importantes recettes fiscales », confirme l’économiste François Geerolf, qui met ce développement sur le dos de « circonstances conjoncturelles ».
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