La nouvelle réforme de la taxe de mise en circulation validée, certains automobilistes profiteront d’une réduction

La réforme de la TMC en Wallonie introduit des réductions ciblées et permanentes, en réponse aux critiques formulées contre la précédente réforme, tout en poursuivant les objectifs environnementaux fixés pour les prochaines décennies.

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La nouvelle réforme de la taxe de mise en circulation validée, certains automobilistes profiteront d’une réduction | Econostrum.info - Belgique

Le gouvernement wallon a définitivement adopté, ce jeudi 10 avril, une nouvelle réforme de la taxe de mise en circulation (TMC), après validation du Conseil d’État. Le texte revoit les principes posés par la réforme de 2023, jugée inéquitable pour plusieurs catégories d’usagers. 

La nouvelle version, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2025, introduit des réductions fiscales distinctes pour de nombreux automobilistes. L’exécutif wallon entend ainsi corriger les effets disproportionnés de l’ancienne réforme, tout en poursuivant la transition vers une mobilité plus durable.

Une aide renforcée pour les familles nombreuses

Premiers bénéficiaires de cette réforme : les familles nombreuses, qui pourront profiter, dès juillet 2025, d’un allègement de 250 euros sur la taxe de mise en circulation, pour un véhicule par ménage. Cette réduction est applicable sans distinction de motorisation, que la voiture soit thermique, hybride ou électrique. Elle concerne aussi bien l’achat de véhicules neufs que d’occasion.

Cette mesure remplace la réduction initialement prévue de 100 euros dans la réforme de 2023. Le ministre régional de la Mobilité, François Desquesnes, a justifié ce choix par le fait que les familles nombreuses ont besoin de véhicules plus spacieux – et donc souvent plus lourds –, ce qui les pénalisait dans l’ancien système basé sur la masse et la puissance, a rapporté Le Soir.

Selon les projections du gouvernement, cet avantage représentera une réduction fiscale totale de 7,5 millions d’euros d’ici 2027. Ce geste est perçu comme une reconnaissance du coût supplémentaire que représente la mobilité pour ces foyers.

Un soutien différé mais ciblé pour les familles monoparentales

Autre nouveauté marquante : les familles monoparentales recevront également un avantage fiscal de 250 euros, à partir du 1er juillet 2026. Cette mesure concerne les familles bénéficiant de l’allocation complémentaire « mono », et s’applique dès le premier enfant, pour un véhicule par ménage.

Ce délai d’un an avant l’entrée en vigueur s’explique par des considérations techniques : le gouvernement souhaite mettre en place un système d’automatisation des droits, en croisant les données de l’Aviq (Agence pour une vie de qualité) avec celles du SPW Fiscalité. L’objectif est de simplifier les démarches administratives pour les bénéficiaires et d’assurer un traitement équitable.

La mesure n’est pas cumulable avec celle des familles nombreuses : un ménage qui entrerait dans les deux catégories devra choisir l’aide la plus avantageuse. Le gouvernement estime que cette réforme apportera 5 millions d’euros d’allègements fiscaux pour cette catégorie d’ici 2027, et souligne sa volonté de soutenir les ménages les plus exposés à la pression économique quotidienne.

Un tarif allégé pour les véhicules 100 % électriques

La réforme modifie également en profondeur la taxation des véhicules entièrement électriques, qui reste un pilier de la stratégie régionale en matière de transition énergétique. Le gouvernement a décidé de réduire de 0,08 point le coefficient énergie utilisé dans la formule de calcul de la TMC. Ce changement vise à ajuster la taxe en fonction de la taille et de la catégorie du véhicule.

Ainsi, pour les petites citadines électriques, le coefficient passera de 0,09 à 0,01, ce qui ramènera la TMC à 50 euros. Les modèles moyens ou polyvalents verront leur coefficient abaissé à 0,10, contre 0,18 précédemment. Quant aux voitures familiales et routières, elles seront taxées selon un coefficient de 0,18 au lieu de 0,26. En revanche, aucune modification ne sera appliquée pour les limousines, sportives ou hyper sportives, dont le coefficient restera à 0,26.

Au total, cette adaptation représentera 5 millions d’euros de réduction fiscale en 2027. Le gouvernement wallon y voit une incitation concrète à choisir des modèles électriques plus accessibles, afin d’élargir l’électrification du parc automobile au-delà des ménages les plus fortunés.

Une correction bienvenue pour les propriétaires de véhicules anciens

La réforme apporte également une solution attendue par les amateurs de véhicules historiques. La Wallonie compte environ 200 000 propriétaires de « oldtimers », c’est-à-dire de voitures de plus de 30 ans. La réforme de 2023 aurait appliqué à ces véhicules des tarifs similaires à ceux des voitures modernes, entraînant une TMC de plusieurs centaines d’euros.

La nouvelle version introduit un forfait fixe de 61,50 euros à l’achat de ces véhicules, mettant ainsi fin à ce traitement jugé inapproprié. François Desquesnes a justifié cette mesure par la volonté de ne pas alourdir fiscalement un secteur déjà strictement encadré.

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