La saison automnale est officiellement arrivée et déjà une nette chute des températures est constatée un peu partout en Belgique. Le moins que l’on puisse dire est que le froid s’est installé plus tôt que d’habitude cette année, et les différents systèmes de chauffage sont sur le point d’être allumés, si ce n’est pas déjà fait.
Mazout, pellets, bois de chauffage, gaz naturel ou encore électricité : chacun choisit sa méthode et son rythme pour se réchauffer. Quel que soit le type de combustible, la majorité d’entre eux connaît une certaine baisse des prix depuis quelques mois. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ? Chaque cas mérite d’être étudié de plus près.
Les pellets
Les prix des granulés connaissent une chute importante ces derniers temps. Selon le suivi mensuel des prix des pellets publié par Valbiom, le centre wallon de référence pour l’économie biosourcée, le sac de pellets coûtait en moyenne 5,49 euros, hors frais de livraison et par palette. En octobre 2022, il coûtait 11,4 euros. Le prix du sac de pellets a donc été divisé par deux en près de deux ans.
La tendance à la baisse est claire et suit en réalité l’évolution du prix du gasoil de chauffage. Mais ces prix resteront-ils stables dans les mois à venir ? La question est complexe. « Il n’est pas impossible que ces prix repartent à la hausse », a estimé Ludovic Charloteaux, chargé de projet bois-énergie chez Valbiom. « Le prix des pellets est actuellement assez bas, mais je ne suis pas certain que cela durera éternellement… Autrement dit, il n’est peut-être pas bête de faire des réserves », a-t-il ajouté.
Le bois de chauffage
La situation est un peu moins favorable pour les ménages qui se chauffent avec des bûches de bois. En effet, les prix du stère de bois ont certes légèrement baissé, mais pas dans les mêmes proportions que les pellets.
Au mois d’août, le prix du stère était de 127 euros, soit une baisse de 12 % par rapport au sommet de la fin de 2022, alors que, pour les pellets, les prix ont presque été divisés par deux. Bien que ces prix soient actuellement stabilisés, il est conseillé de préparer les réserves pour l’hiver, notamment si l’espace de stockage est disponible.
Le gaz naturel
Près de la moitié des ménages belges se chauffent au gaz naturel. Actuellement, ce combustible reste plus cher qu’avant la crise énergétique. Le constat du rapport publié début septembre par la Cwape est clair : « Les prix de juin 2024 restent à un niveau plus élevé que celui observé avant 2020 ». De plus, l’été 2024 a été plutôt volatil sur les marchés internationaux où se négocie le gaz naturel.
Ces hausses de prix sur les marchés de gros ont fini par se répercuter sur les tarifs appliqués aux consommateurs. « Les tarifs ont augmenté de 3-4 % en septembre », confirme Maxime Sonkes, CEO de Wikipower. Mais selon lui, il n’y a pas de raison de paniquer. Actuellement, les prix tournent autour de 35 euros le mégawattheure, un niveau assez cohérent, ce qui éloigne le scénario de crise. Toutefois, il faudra tenir compte de la saisonnalité. « Plus on se rapprochera de l’hiver, plus la demande en gaz augmentera, entraînant avec elle une hausse des prix », a-t-il précisé.
Le gasoil de chauffage
Le prix du gasoil de chauffage a chuté dans la foulée de la baisse des cours du pétrole, puisque ce dernier est étroitement lié à celui du baril. Une bonne nouvelle pour les ménages qui possèdent une chaudière au mazout, les prix du pétrole ayant nettement reculé ces derniers mois.
Actuellement, le prix maximum au litre est inférieur à 80 centimes d’euro, alors qu’il atteignait 1,56 euro le litre. De nombreux consommateurs profitent donc de cette baisse pour remplir leur cuve en vue de l’hiver. Cette tendance s’explique par la conviction des consommateurs que le prix du mazout de chauffage ne baissera pas davantage dans les semaines à venir.