Faire le plein coûtera un peu plus cher pour les automobilistes belges dès ce samedi 22 mars 2025. Le Service public fédéral Économie a annoncé une augmentation des prix maximums autorisés pour les essences 95 (E10) et 98 (E5).
Cette hausse s’inscrit dans le cadre habituel des ajustements liés aux fluctuations des marchés pétroliers internationaux. Pour les conducteurs, ce changement représente un signal supplémentaire de la volatilité persistante des prix à la pompe.
Une hausse modérée, mais significative des prix à la pompe
À partir de ce samedi, le prix maximum de l’essence 95 (E10) atteindra 1,637 euro le litre, soit une hausse de 1,9 centime par rapport au tarif en vigueur précédemment. Dans le même mouvement, l’essence 98 (E5) augmentera également, atteignant 1,690 euro le litre, en progression de 1,3 centime. Ces valeurs s’appliquent sur l’ensemble du territoire belge, dans les stations qui adoptent la politique tarifaire maximale autorisée.
Ces révisions sont effectuées selon un mécanisme bien établi par le SPF Économie, basé sur l’évolution des cotations internationales des produits pétroliers et des bio composants qui entrent dans la fabrication des carburants. L’essence 95 E10 contient jusqu’à 10 % d’éthanol, tandis que la 98 E5 en contient jusqu’à 5 %, ce qui rend leurs prix sensibles aux variations tant du pétrole que des matières premières agricoles utilisées dans la production de biocarburants.
Bien que l’augmentation reste contenue, son impact est concret pour les consommateurs. Pour un plein classique de 50 litres d’essence 95, le surcoût atteint 0,95 euro. Un chiffre modeste en apparence, mais qui se répète à chaque plein et peut peser à long terme, surtout pour les conducteurs réguliers ou ceux qui ne disposent pas d’alternatives de mobilité.
Un contexte international toujours instable
La hausse annoncée ce vendredi s’inscrit dans un environnement global toujours marqué par l’instabilité des marchés de l’énergie. Le prix du pétrole brut a connu ces dernières semaines une remontée, portée par des tensions persistantes au Moyen-Orient et par les décisions de l’OPEP+ de maintenir des limitations de production. Ces éléments influencent directement les cotations des carburants raffinés, comme l’essence.
À cela s’ajoute la dynamique propre aux bio composants, dont le coût est soumis aux aléas climatiques, aux politiques agricoles internationales et à la demande croissante en alternatives au carburant fossile. Cette double sensibilité aux marchés énergétiques et agricoles rend les prix de l’essence plus imprévisibles.
Les autorités belges rappellent que le système de fixation des prix maximums est conçu pour assurer une certaine transparence et protéger les consommateurs contre les abus. Toutefois, le prix à la pompe peut varier en fonction des choix commerciaux des distributeurs. Certaines stations peuvent offrir des tarifs plus bas que le plafond, notamment dans les zones à forte concurrence.
Pour les consommateurs, cette hausse survient alors que le coût de la vie reste sous tension dans plusieurs secteurs. Depuis le début de l’année, les dépenses liées à l’énergie, à l’alimentation et aux assurances ont toutes connu des augmentations, réduisant la marge de manœuvre budgétaire de nombreux ménages. Les hausses successives du carburant s’ajoutent donc à une série de pressions économiques déjà perceptibles.
Les associations de défense des consommateurs, comme Testachats, ont plusieurs fois attiré l’attention sur la nécessité d’une stratégie de mobilité durable. Elles appellent à renforcer les politiques publiques favorisant le recours aux transports en commun, au covoiturage ou à la transition vers les véhicules moins énergivores.