Le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) a présenté ce lundi à Brussels Airport un nouvel outil de détection pour renforcer la lutte contre le trafic de drogue. Il s’agit d’un scanner corporel de dernière génération, capable d’identifier en quelques secondes si un passager a ingéré ou dissimulé des stupéfiants dans son corps.
Ce dispositif répond à l’augmentation du nombre de mules interpellées dans les aéroports européens, alors que la Belgique est devenue une plaque tournante du commerce illégal de cocaïne. Selon les autorités, l’objectif est d’améliorer la rapidité et l’efficacité des contrôles, tout en particulier le recours aux examens médicaux intrusifs.
Un scanner ultra-performant pour un contrôle en 30 secondes
Le scanner corporel installé à Brussels Airport repose sur une technologie d’ondes millimétriques capable d’identifier avec précision la présence de capsules de drogue dans le corps des passagers. Contrairement aux méthodes traditionnelles, ce dispositif permet un contrôle non intrusif et rapide, offrant un diagnostic en moins de 30 secondes.
Actuellement, les douanes belges doivent souvent recourir à des examens médicaux approfondis, comme les radiographies ou les analyses de selles, lorsque des soupçons existent sur un passager. Ces procédures sont coûteuses et nécessitent l’intervention d’équipes médicales, ce qui ralentit considérablement les contrôles et surcharge le personnel de sécurité. Grâce à ce scan, les forces de l’ordre pourront identifier plus rapidement les passagers en règle des mules transportant des substances illicites.
En 2023, les autorités belges ont intercepté plus de 110 tonnes de cocaïne, soit une augmentation de 70 % en cinq ans, a relaté Le Soir. Une partie importante de ces saisies a été effectuée dans les ports et aéroports du pays, notamment à Brussels Airport et à l’aéroport de Liège, qui sont devenus des points d’entrée stratégiques pour le trafic de drogue en Europe.
Une lutte renforcée contre le trafic international
L’introduction de ce scanner s’inscrit dans un plan plus large de lutte contre les stupéfiants, alors que la Belgique est devenue une plaque tournante du trafic de cocaïne en Europe. En 2023, plus de 500 passeurs de drogue ont été interpellés dans les aéroports belges, avec une nette augmentation des mules transportant des capsules ingérées. Les autorités estiment que le nombre réel de passeurs pourrait être bien plus élevé, certains échappant encore aux contrôles.
Le ministre-président Jan Jambon a souligné que ce scanner corporel ne représente qu’une première étape. L’objectif est de déployer ces appareils dans d’autres infrastructures stratégiques, comme les gares et les ports, si l’expérience à Brussels Airport s’avère concluante. En complément, une collaboration renforcée avec Europol et les douanes européennes permettra un meilleur suivi des flux criminels et des routes utilisées par les cartels.
Ce dispositif devrait également permettre de réduire la pression sur le personnel de sécurité, alors que Brussels Airport accueille plus de 26 millions de passagers par an. En détectant plus efficacement les trafiquants, les forces de l’ordre pourront se concentrer sur des interventions ciblées et éviter les fouilles systématiques inutiles.