L’accord de Pâques concernant les pensions, conclu par le gouvernement belge, introduit des réformes substantielles dans le système des retraites. Parmi les mesures prises, on retrouve une série de décisions visant à limiter l’indexation des pensions, à augmenter les impôts sur les pensions complémentaires, ainsi qu’à la suppression du bonus pension.
Ces ajustements sont motivés par la nécessité de maîtriser les dépenses publiques tout en réformant progressivement un système de retraite jugé insoutenable à long terme. L’accord touche principalement les pensions les plus élevées, impactant une partie de la population, mais soulignant aussi les défis d’un vieillissement démographique croissant.
L’indexation des pensions les plus élevées : un compromis sur les montants
Une des mesures phares de cet accord concerne l’indexation des pensions supérieures à un certain seuil. Pour les pensions brutes mensuelles supérieures à 5.182 euros, l’indexation sera partiellement limitée jusqu’en 2029, selon L’Echo. Ceux dont le montant brut se situe entre 5.182 et 5.250 euros bénéficieront d’une indexation partielle, tandis que ceux au-delà de 5.250 euros auront droit à une indexation forfaitaire de 36 euros, soit environ 2% d’une pension minimum. Cette décision, qui affecte environ 60.000 Belges, a pour objectif de réduire l’impact de l’indexation automatique des pensions, ce qui permettrait de faire des économies notables dès cette année.
Augmentation des contributions fiscales sur les pensions complémentaires
Une autre mesure significative de l’accord concerne les pensions complémentaires. Le gouvernement a décidé d’augmenter la contribution de solidarité sur les pensions complémentaires les plus élevées, avec un taux variant de 2 à 4% pour les montants supérieurs à 150.000 euros. Ce capital, accumulé par les employés ou les indépendants au travers de leurs plans de pension, sera soumis à une contribution supplémentaire. Par exemple, une personne ayant accumulé 200.000 euros de capital de pension devra payer 2% sur l’excédent, soit 50.000 euros, ce qui représente un supplément de 1.000 euros à verser à l’État.
Cette taxe, qui devrait affecter environ 7.000 à 10.000 personnes en 2024, se veut un moyen d’équilibrer le système de retraite, en contribuant davantage ceux qui bénéficient de pensions complémentaires élevées. Cependant, cette mesure pourrait également provoquer des réactions négatives chez les retraités percevant ces fonds, qui devront gérer une part plus importante de leur revenu pour compenser cette nouvelle taxe. En parallèle, l’impôt sur le capital accumulé via les pensions complémentaires reste élevé, avec un précompte professionnel de 10 à 16,5%, selon les modalités de perception.
Autres mesures importantes : la suppression du bonus pension et la contribution Wijninckx
Le projet de loi sur les pensions prévoit également la suppression du bonus pension, un avantage accordé à ceux qui choisissent de travailler après l’âge de la retraite anticipée. Actuellement, ce bonus peut atteindre jusqu’à 24.036 euros nets, mais avec l’entrée en vigueur des nouvelles règles en 2025, ce montant sera réduit et ne pourra être accumulé que pendant 1,5 an. À partir de 2026, un bonus sera uniquement accordé aux travailleurs qui continuent au-delà de l’âge légal de la retraite, et l’augmentation de la pension légale variera de 2% à 5%, selon la durée de l’emploi post-retraite.
Par ailleurs, l’augmentation de la contribution Wijninckx, qui touche les pensions combinées les plus élevées, est un autre levier de réforme fiscale. En 2026, cette contribution, actuellement fixée à 3%, passera à 12,5%, touchant une petite part des salariés et dirigeants d’entreprises percevant des pensions particulièrement élevées, supérieures à 93.000 euros par an.