François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a dépensé en 2023 plus de 50 000 euros, lors de ses déplacements. Voyages en première classe à travers le monde, hébergements et restaurants en classe VIP... la facture s'avère salée et le syndicat CGT souligne « une indécence dans les pratiques ».
Les frais s’élèvent, au total, à exactement 50 700 euros. C’est la facture des dépenses cumulées par le gouverneur de la Banque de France lors de ses déplacements et repas professionnels pour la seule année 2023, révèle Le Monde qui a eu accès aux notes de frais du premier banquier de France.
Par sa fonction et ses missions, François Villeroy de Galhau a pour habitude d’effectuer de nombreux déplacements dans l'Hexagone, comme dans d’autres pays étrangers, notamment en Allemagne qui abrite le siège de la Banque européenne. Sur cette dernière destination, il cumule 7 202 euros de billets de trains consommés, chaque fois en première classe.
Mais les trois voyages les plus importants que le haut dirigeant a eu à faire en 2023 restent ceux en destination de New York, aux États-Unis, pour 6 839 euros, Tokyo, au Japon, pour 5 924 euros, et Bangalore, en Inde, pour un sommet du G20 pour 4 886 euros. Ces derniers ont coûté la bagatelle enveloppe de 17 649 euros. Cela dit, le montant global déboursé pour les billets d’avion, réservés en première classe, est de 27 480 euros.
Lors de ses séjours en dehors du pays, François Villeroy de Galhau n’a pas lésiné non plus sur les moyens dont il dispose. Entre New York et Washington, où il a passé trois nuits, il a choisi l’hôtel Sofitel pour 1 454 euros. En inde, il est descendu au Marriott, un « 5 étoiles », pour 1 105 euros, tandis qu’en Suisse, il a opté pour le Kongress hôtel de Davos pour 862 euros, lors de son déplacement pour le Forum économique mondial. En tout, le gouverneur a passé 36 nuits à l’étranger en 2023, dans des hôtels luxueux pour un montant global de 10 510 euros.
Les explications de la Banque de France loin de contenter les syndicalistes
Les déplacements de François Villeroy de Galhau ne s’arrêtent pas là, puisqu’il a également effectué des voyages à destination de Stockholm, Helsinki, Athènes, Lisbonne ou encore Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. Et là encore, c’est en business class qu’il a embarqué.
Interrogée par le journal pour une éventuelle explication sur ces dépenses onéreuses du gouverneur, qui s’est pourtant distingué en les réduisant de 15 % depuis sa nomination en 2015, la Banque de France rétorque que ce dernier « travaille en permanence », et que les dépenses consenties restent « proportionnées et comparables à celles de ses homologues européens », relaye La Dépêche.
Une explication qui reste toutefois loin de contenter le syndicat CGT de l’établissement qui garde en mémoire les conséquences désastreuses du climat de travail qui a coûté la vie à deux employés. « Il y a une forme d’indécence dans ces pratiques », commente Hugo Coldeboeuf, secrétaire général de la représentation sociale, citée par la source. En fait, si ce dernier ne fait aucunement référence à un excès illégal et parle plutôt « d’indécence », c’est parce qu’il n'y a aucun texte réglementaire qui fixe un seuil de dépenses à cette catégorie de dirigeants VIP.
