Un changement législatif majeur est intervenu fin 2024 pour les bénéficiaires de l’AAH. Désormais, il est possible de cumuler cette allocation avec une activité professionnelle au-delà de 62 ans, une avancée significative en termes de choix et de droits pour les travailleurs handicapés.
La nouvelle réglementation, issue de l’article 254 de la loi n° 2023-1322, vise à offrir aux bénéficiaires de l’AAH les mêmes options que le reste de la population en matière d’âge de départ à la retraite. Concrètement, les travailleurs handicapés ayant un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 % peuvent conserver leur AAH tout en continuant à travailler après 62 ans.
Cette réforme garantit ainsi une continuité dans le soutien financier pour ceux qui choisissent de poursuivre leur activité. En revanche, les personnes dont le taux d’incapacité est compris entre 50 et 79 % ne bénéficient pas de ce cumul. Dans leur cas, l’AAH cesse à 62 ans, et la retraite devient le principal revenu. Cette distinction met en lumière les limites du dispositif pour les personnes avec des incapacités plus modérées.
Une AAH complémentaire à la retraite
Pour les bénéficiaires de l’AAH, la retraite est calculée à taux plein, sans décote, mais au prorata des trimestres cotisés. L’AAH intervient comme un complément différentiel : si le montant de la pension de retraite (de base et complémentaire) est inférieur au seuil de l’AAH, cette dernière est versée pour combler la différence.
Par ailleurs, les majorations pour la vie autonome (MVA) et les compléments de ressources, suspendus en cas de liquidation de la retraite, peuvent être rétablis rétroactivement. Ce nouveau dispositif permet donc d’éviter les interruptions de ressources et d’offrir une sécurité financière accrue aux travailleurs handicapés, particulièrement ceux dont les pensions de retraite sont faibles.
Avant cette réforme, le versement de l’AAH était automatiquement suspendu à 62 ans en cas de poursuite d’une activité professionnelle. Désormais, les travailleurs handicapés peuvent continuer à cumuler AAH et revenus du travail, tout en accumulant de nouveaux droits à la retraite.
Ce changement favorise une meilleure intégration sociale et économique des personnes concernées, en leur permettant de conserver leur emploi et leur indépendance. Cependant, cette avancée ne s’applique pas aux bénéficiaires ayant un taux d’incapacité inférieur à 80 %, ce qui continue de susciter des critiques de la part des associations de défense des personnes handicapées.
Une avancée pour certains bénéficiaires, mais des zones d’ombre
Cette réforme marque une étape importante dans la reconnaissance des droits des personnes handicapées au-delà de 62 ans. Elle garantit une transition plus fluide entre AAH et retraite, tout en laissant aux individus la possibilité de prolonger leur activité professionnelle. Toutefois, les disparités de traitement entre les bénéficiaires selon leur taux d’incapacité soulèvent des interrogations sur l’équité globale du dispositif.
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