La bière souffrirait-elle d'un désamour de la part des consommateurs français ? C'est ce que l'on pourrait penser si l'on observe les chiffres des ventes de la catégorie « bières et cidres » en grandes surfaces au courant du mois dernier. Une étude menée par l’institut Circana révèle, en effet, que les ventes dans ce secteur ont reculé de 9,1 % sur un an en volume, la semaine du 17 au 23 juillet 2023, après une baisse de 13,7 % entre le 10 et le 16 juillet. Quelles sont les causes de cette chute vertigineuse ?
La consommation de bière sensible aux conditions météo
Les perturbations météorologiques qu'a connues le territoire français depuis des semaines sont en partie responsables de la chute des ventes de produits rafraîchissants, à l'instar des glaces (-14,1 %) et des produits solaires (19,6 %). La consommation de bière a affiché un bilan tout aussi inquiétant au cours du mois de juillet dernier. Ce constat est à imputer en partie à la météo. La moitié nord de la France, en particulier, affiche un climat maussade depuis le début du mois de juillet avec un temps frais, venteux et pluvieux.
Certaines villes, à l'instar de Paris ou de Rennes, ont même connu des records de pluviométrie pour cette période de l'année. À ce sujet, Magali Filhue, déléguée générale chez Brasseurs de France, syndicat professionnel de la brasserie française, explique que la consommation de bière est bel et bien « météo sensible ».
Des prix en hausse, des ventes en baisse
La baisse des ventes ne peut être uniquement imputée à la mauvaise météo observée depuis plus d'un mois. Selon les données de Nielsen, le prix moyen d'une bière a augmenté de 10,9 % en juillet par rapport à l'année précédente. Cette augmentation significative des prix a naturellement réduit la consommation. En conséquence, les ventes ont chuté de 5,3 % en volume et de 3,5 % en valeur.
Magali Filhue évoque, par ailleurs, les coûts à la hausse des emballages, des matières premières, du transport et de l’énergie. « Nos brasseurs ont signé pour la plupart des contrats, notamment d’énergie, beaucoup plus élevés, il y a quelques mois. Il en va de même pour leur contrat avec leur fournisseur d’emballages, comme les verriers », explique-t-elle.
Dans ce contexte difficile, 10 % des brasseries envisagent de cesser leur activité. Magali Filhue espère une reprise de l'activité dans les semaines à venir. « Nos entreprises ont embauché et fortement investi dans leur outil de production pour soutenir leur développement, leur capacité d’innovation et d’investissement dans la transition écologique. Elles représentent un fleuron de l’agroalimentaire français, un acteur fort de notre souveraineté alimentaire et industrielle », indique-t-elle.