Les français achètent de plus en plus sur des sites de ventes. En effet, les habitudes de consommation en ligne des Français ont connu un bouleversement majeur en 2024. Selon une étude de Circana, les géants chinois Shein et Temu ont enregistré les plus fortes hausses de dépenses, dépassant des acteurs historiques comme Amazon et AliExpress. Ce phénomène, porté par une course aux prix bas, suscite des inquiétudes quant à son impact sur l’économie locale et l’environnement.
Le classement des sites ayant enregistré la plus forte progression des dépenses en 2024 place Shein et Temu en tête. Shein représente 12 % de la hausse des dépenses en France, suivi de près par Temu avec 11 %. Ces deux plateformes, connues pour leurs prix ultra-compétitifs, attirent de plus en plus de consommateurs en quête de bonnes affaires.
Cette ascension s’explique notamment par un pouvoir d’achat en baisse, qui pousse les Français à privilégier les plateformes proposant des produits à bas prix. En parallèle, la généralisation des offres promotionnelles agressives et des campagnes publicitaires massives a renforcé leur visibilité.
Un modèle économique qui inquiète
Le succès de Shein et Temu n’est pas sans controverse. Leur modèle repose sur une production à faible coût, souvent pointée du doigt pour ses pratiques sociales et environnementales douteuses. Shein, en particulier, est accusé d’optimisation fiscale, échappant à une partie des taxes imposées aux entreprises françaises.
Ces plateformes sont aussi au cœur du débat sur la surconsommation et l’empreinte écologique du commerce en ligne. La multiplication des commandes à l’unité, souvent expédiées directement depuis la Chine, contribue à une augmentation des émissions de CO₂ et à une accélération du renouvellement des tendances vestimentaires.
L’essor de la seconde main et des enseignes françaises
À côté de ces mastodontes du e-commerce, certains acteurs tirent leur épingle du jeu. Vinted, leader de la seconde main, continue de séduire les consommateurs, preuve d’un intérêt croissant pour des achats plus responsables. Cette dynamique s’inscrit dans un mouvement de déconsommation, avec une baisse générale des dépenses de 2,4 % en 2024.
Par ailleurs, certaines enseignes françaises comme Grand Frais, Marie Blachère et Jow enregistrent une forte progression. Ce succès traduit une recherche de qualité et d’authenticité, notamment dans l’alimentation, avec un regain d’intérêt pour les circuits courts et les produits frais.
Amazon et AliExpress, des sites en perte de vitesse ?
Un fait marquant de cette étude, relayée par BFM Business, est l’absence de géants comme Amazon et AliExpress parmi les entreprises ayant connu la plus forte croissance en 2024. Si ces plateformes restent leaders en termes de volume de ventes, leur progression semble moins spectaculaire que par le passé.
Cette évolution illustre un changement dans les comportements d’achat, marqué par une recherche de prix toujours plus bas, mais aussi par une prise de conscience sur l’impact de la consommation. Reste à voir si cette tendance se poursuivra en 2025 ou si d’autres acteurs émergeront pour redessiner le paysage du e-commerce français.
