La France a fait le choix de se tourner vers les véhicules électriques. Elle multiplie les opérations de charme pour convaincre le géant chinois BYD à implanter une usine dans l’Hexagone. À l’ère de la transition énergétique, Paris a réitéré son invitation au constructeur chinois à l’occasion de la visite d’Etat du Président Xi Jinping.
Le président chinois Xi Jinping était en visite d'État en Europe la semaine dernière. Il a séjourné deux jours en France les 6 et 7 mai dans le cadre du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques franco-chinoises, avant de se rendre en Serbie puis en Hongrie.
Au menu de son escale française, le conflit ukraino-russe, mais aussi amitié et surtout affaires pour renforcer la coopération économique entre les deux pays. Dans ce dernier registre, « BYD et l’industrie chinoise sont les bienvenus », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.
Voilà une belle porte ouverte donc à la Chine qui projette de développer d’avantage son industrie automobile hors du continent asiatique, et pourquoi pas une deuxième installation sur le continent européen, après celle de Hongrie. En effet, si ce premier choix parait plus dicté par des considérations politiques moins contraignantes au vu de la position hongroise vis-à-vis des orientations chinoises dans le domaine, un autre projet plus basé sur la stratégie économique est bien en vu pour marchander son expansion dans cette filière.
Visiblement bien au fait de ces projections, la France affirme désormais ouvertement sa « bienvenue » à ce projet en dépit des réserves européennes protectionnistes vis-à-vis de ces marques chinoises plus concurrentes, grâce à des subventions publiques dont elles bénéficient, indexe l’UE. C’est déjà affirmé, le géant de l’automobile chinois BYD ambitionne de dépasser Tesla d’ici 2030 avec des modèles plus à la portée du client.
La France compte sur BYD pour la production des véhicules électriques sur son sol
Et pour y arriver, le marché européen constitue une autre belle opportunité pour vendre plus, après s’être assuré une implantation au Mexique avec en vue le marché américain. C’est cette optique que la France compte saisir pour gagner de ce projet chinois en l’accueillant sur son territoire. Bruno Le Maire a déjà fait un voyage à Shenzhen où il a rencontré le dirigeant de BYD, pour plaider cette cause en juillet 2023.
Depuis, les choses paraissent avoir avancé. En tous les cas, c’est ce que suggère cette annonce - réplique du nouveau directeur européen de BYD, qui laisse entendre après la rencontre des deux présidents la semaine dernière que son groupe compte « effectuer un lourd investissement de plusieurs milliards d’euros dans l’Union européenne ».
Il reste maintenant à savoir si ça se fera sur le sol français (les tractations sont toujours en cours), car l’Hexagone devra faire avec la concurrence notamment de l’Allemagne, de l’Italie, et de la Serbie qui ambitionnent de mettre en place des projets similaires. Tout dépend de celui qui offrira, sans doute, le plus de largesse et d'opportunités de gains au constructeur.
Jusque là, BYD vend ses voitures en Europe en les acheminant directement par voie maritime. Mais c’est là, une situation qui « n’est pas faisable sur le long terme », reconnait le nouveau directeur européen de BYD. Ce dernier évoque également la contrainte française qui n’accorde pas l’aide du bonus écologique à l’achat de ces véhicules assemblés en dehors de l’Europe.