Lancée en 2024, l’expérimentation du port de l’uniforme à l’école pourrait être remise en cause dans certaines collectivités. Des incertitudes budgétaires fragilisent le dispositif. Le ministère de l’Éducation nationale tente de rassurer les élus locaux.
Depuis la rentrée 2024, une centaine d’établissements scolaires participent à l’expérimentation du port de l’uniforme, une mesure testée sur deux ans. Toutefois, plusieurs collectivités locales commencent à faire marche arrière en raison d’un manque de visibilité sur la participation financière de l’État. Officiellement, le gouvernement finance 50 % du coût des uniformes, dans la limite de 100 euros par élève et par an, pour un budget total de 1,6 million d’euros sur l’année scolaire 2024-2025.
Certaines collectivités estiment cependant que les engagements financiers de l’État ne sont pas suffisamment clairs pour poursuivre l’expérimentation. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), qui fut la première à tester l’uniforme dans ses établissements, a annoncé dès décembre son retrait du dispositif. Son président, Renaud Muselier, a justifié cette décision par l’absence de garanties budgétaires de la part de l’État, rapporte nos confrères de Merci pour l’info.
Selon lui, engager 44 millions d’euros pour une généralisation de l’uniforme dans tous les lycées régionaux serait une prise de risque trop importante. D’autres collectivités locales, comme Roanne (Loire) et Balma (Haute-Garonne), envisagent également d’arrêter l’expérimentation, mettant en avant le poids financier de la mesure et les incertitudes sur son avenir.
Le gouvernement veut poursuivre l’expérimentation
Face à ces réticences, le ministère de l’Éducation nationale a réaffirmé sa volonté de maintenir l’expérimentation jusqu’à son terme. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a regretté que certaines collectivités se retirent pour des raisons budgétaires, estimant qu’il serait préférable d’attendre les premiers résultats avant de tirer des conclusions.
Le gouvernement rappelle qu’une mission d’évaluation est en cours, avec des premiers résultats attendus en avril 2025. Ces analyses permettront d’ajuster le dispositif pour la rentrée 2025-2026, en fonction des enseignements tirés de la première année de test.
Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé qu’il procédera à un redéploiement budgétaire en 2025 pour financer la poursuite de l’expérimentation. Toutefois, aucune enveloppe spécifique n’a été prévue dans le budget initial, ce qui explique en partie les inquiétudes des collectivités locales.
Un avenir encore incertain pour cet uniforme scolaire
Malgré la volonté affichée du gouvernement, le maintien de l’expérimentation dépendra en grande partie des décisions locales. Si trop de collectivités se retirent, la viabilité du dispositif pourrait être remise en cause. Les premiers résultats attendus en avril seront déterminants pour évaluer l’impact du port de l’uniforme sur le climat scolaire et l’égalité entre les élèves.
Pour l’instant, l’expérimentation suit son cours, mais son avenir reste suspendu aux arbitrages budgétaires et aux choix des collectivités locales.
