La refonte des tarifs des transports franciliens marque un tournant en matière de mobilité. Si la mesure simplifie les prix et bénéficie à certains usagers, elle génère aussi des bugs techniques et une adaptation parfois chaotique.
Depuis le 1er janvier 2025, les transports en Île-de-France fonctionnent avec une grille tarifaire simplifiée. Désormais, un trajet sur le réseau ferré (métro, RER, train) coûte 2,50 euros, les bus et tramways sont fixés à 2 euros, et l’accès aux aéroports (Orly et Roissy) revient à 13 euros. Si cette réforme représente une hausse de prix pour les Parisiens, notamment avec la suppression des carnets de 10 tickets à 17,35 euros, elle constitue une économie importante pour les usagers de banlieue qui payaient parfois jusqu’à 5 euros par trajet.
Des dysfonctionnements techniques et des erreurs de facturation
La transition vers ce nouveau système tarifaire n’a pas été sans heurts. Selon Michel Babut, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports Île-de-France, la bascule a été précipitée. Il déplore que « le système de billetterie était compliqué. Il l’est un peu moins, mais la transition s’est faite dans la précipitation ». Certains valideurs, notamment ceux de la SNCF, n’étaient pas correctement paramétrés, entraînant des erreurs de tarification, comme la facturation deux fois d’un même trajet lors de correspondances.
Face aux critiques, Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM), met en avant la carte Liberté+, une alternative permettant de réduire les coûts pour les voyageurs réguliers. Cette carte offre des tarifs réduits : 1,60 euro pour un trajet en bus, 1,99 euro pour un trajet en métro, RER ou train, avec un plafond journalier de 12 euros, équivalent au forfait Navigo quotidien. Laurent Probst, directeur général d’IDFM, se félicite du succès de ce dispositif, affirmant au Monde que « la semaine dernière, nous avons franchi le seuil des 800 000 abonnés Liberté+ et, chaque jour, nous en gagnons 10 000. »
Une transition inachevée vers le numérique qui pénalise les usagers des transports franciliens
L’un des défis majeurs reste la modernisation des supports de paiement. Certains usagers rencontrent des difficultés avec la carte Easy ou l’achat de tickets via smartphone. Le principal problème vient du fait que les tickets de métro numériques ne sont plus valables dans les bus, obligeant les voyageurs à acheter deux titres distincts. De plus, certains automates de la RATP vendent encore d’anciens billets au prix du nouveau tarif, mais sans permettre la correspondance gratuite. La transition vers un système 100 % numérique est en cours, mais des ajustements restent nécessaires.
La simplification tarifaire des transports franciliens constitue une avancée pour de nombreux usagers, en particulier en banlieue. Toutefois, les problèmes techniques et le passage encore partiel au tout numérique compliquent l’adaptation des voyageurs. Avec un coût estimé à 30 millions d’euros, cette réforme devra encore être ajustée dans les mois à venir pour éviter de nouvelles perturbations.