L’idée d’étendre l’utilisation des titres-restaurant aux dimanches et jours fériés fait l’objet d’une demande officielle du syndicat SNARR. En cours de concertation, cette mesure pourrait améliorer le pouvoir d’achat des Français et favoriser la fréquentation des restaurants en période creuse. Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité et divise le secteur.
Le SNARR, représentant des professionnels de la restauration rapide, a lancé un sondage pour soutenir sa demande auprès du gouvernement. Selon ce sondage réalisé par l’institut Odoxa, 67 % des Français seraient favorables à l’utilisation des titres-restaurant pendant les week-ends et jours fériés. Ce chiffre grimpe à 85 % chez les titulaires de titres-restaurant, ce qui démontre un fort soutien parmi les bénéficiaires directs, rapporte Le Parisien.
Pour une partie des répondants, cette mesure offrirait un moyen simple d’améliorer leur pouvoir d’achat, tandis que d’autres y voient un moyen de profiter davantage des repas en famille ou entre amis. Le SNARR a donc demandé au gouvernement de considérer cette mesure dans la prochaine loi de modernisation des titres-restaurant. La déléguée générale du SNARR, Esther Kalonji, explique que cette évolution est perçue comme bénéfique pour les salariés tout en offrant de nouvelles opportunités économiques pour les restaurateurs.
Les avantages et réticences des restaurateurs
Si cette proposition semble séduire les salariés, elle rencontre des résistances du côté des restaurateurs. Certains plaident que cette mesure simplifierait la gestion des paiements et augmenterait leur chiffre d’affaires, en particulier pour ceux qui restent ouverts le dimanche. Toutefois, d’autres estiment que le paiement par titres-restaurant, qui implique des commissions, pourrait ne pas être rentable pour certains établissements. Ils préconisent que chaque restaurateur soit libre d’accepter ou non ces paiements pendant les jours fériés et les dimanches.
Romain Vidal, membre de la commission nationale des titres-restaurant, souligne les avantages économiques d’une telle évolution, mais met en garde contre le poids des commissions pour certains types d’établissements. D’autre part, les émetteurs de titres et certains syndicats de salariés s’opposent fermement à cette proposition, qu’ils considèrent comme un dévoiement du titre-restaurant. Pour la CFDT, par exemple, un titre-restaurant ne devrait pas être un « pouvoir d’achat » en soi, mais plutôt un outil destiné à favoriser les repas en entreprise.
Le débat autour des plafonds et de l’équité des titres-restaurant
Un autre aspect de la proposition suscite également le débat : l’introduction d’un double plafond de dépenses pour les titres-restaurant. Cette mesure viserait à différencier les dépenses autorisées dans les supermarchés et celles dans les restaurants. Si la majorité des consommateurs paie un plafond de 25 euros par jour, certains plaident pour un plafond réduit dans les supermarchés, à 10 euros par exemple, et un plafond maintenu à 25 euros pour les restaurants. Mais là encore, des voix s’élèvent contre cette idée, notamment du côté des travailleurs en télétravail, qui risqueraient de se retrouver désavantagés.
La proposition d’étendre l’utilisation des titres-restaurant aux dimanches et jours fériés divise, mais elle a le mérite de poser des questions sur l’avenir du titre-restaurant en France. Si elle est adoptée, elle pourrait simplifier la vie des salariés et des restaurateurs tout en stimulant l’économie locale, mais elle soulève aussi des interrogations sur la viabilité économique pour certains établissements. Les prochains mois devraient nous donner une idée plus précise de l’évolution de ce dossier et des compromis qui seront trouvés.