La réforme des titres-restaurant est sur la table, avec des propositions ambitieuses qui pourraient changer leur utilisation et leur impact sur le pouvoir d’achat des Français. Après un sondage favorable de la part des citoyens, plusieurs pistes sont étudiées par le gouvernement, mais tout n’est pas encore décidé.
Le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR) milite depuis plusieurs mois pour étendre l’utilisation des titres-restaurant, en les autorisant aussi bien le dimanche que les jours fériés. Un sondage récent a révélé que 67 % des Français soutiennent cette proposition, et ce chiffre monte à 85 % chez les détenteurs de titres-restaurant.
L’idée est perçue par certains comme un moyen d’améliorer le pouvoir d’achat et de soutenir le secteur de la restauration. Selon l’enquête, 48 % des répondants estiment que cette extension leur permettrait d’acheter plus en utilisant leurs titres, et 20 % voient en cela une manière de booster l’économie locale.
Une idée encore en débat
Bien que cette proposition ait trouvé un écho favorable chez de nombreux Français, elle fait face à une certaine résistance. Bercy, par la voix du ministère de l’Économie, a indiqué que la question est toujours à l’étude. « Il y a des avantages et des inconvénients » a précisé un porte-parole du ministère.
Certains experts, comme Sandrine Lambert de la CFDT, estiment que l’utilisation des titres-restaurant pour les achats du dimanche pourrait « dénaturer leur fonction ». Selon elle, les titres-restaurant ne devraient pas être un outil de pouvoir d’achat, mais un soutien à la restauration.
Abaisser les commissions pour les commerçants
Une autre mesure envisagée dans le cadre de cette réforme est la réduction des commissions de 4 % que les commerçants doivent payer aux émetteurs de titres-restaurant. Cette mesure pourrait bénéficier aux petites entreprises et aux restaurants qui payent actuellement plus cher que les grandes surfaces pour accepter ces titres.
Le gouvernement pourrait ainsi instaurer un plafonnement différencié des commissions, avec un seuil plus élevé pour les restaurateurs et un plafond plus bas pour les supermarchés, afin d’encourager l’utilisation des titres dans des secteurs où ils sont historiquement moins utilisés.
Modernisation des titres-restaurant : un chantier en cours
Depuis l’extension de l’utilisation des titres-restaurant pour les achats alimentaires jusqu’en 2026, une réforme du système est en cours. Véronique Louwagie, ministre du Commerce, a confirmé en février avoir entamé une concertation pour moderniser le ticket-restaurant.
Les premières propositions seront dévoilées dès cet été, avec l’objectif de finaliser la réforme bien avant la fin de la dérogation en décembre 2026. Cette réforme des titres-restaurant pourrait marquer un tournant dans leur gestion, avec des mesures susceptibles de moderniser leur fonctionnement et de les adapter aux besoins actuels des consommateurs et des commerçants.
Alors que cette réforme se précise, les discussions sont loin d’être terminées. Il est clair que les titres-restaurant devraient évoluer pour mieux répondre aux attentes des Français, mais il reste à savoir quelles propositions seront finalement retenues. La question de leur utilisation le dimanche et les jours fériés pourrait bien être un des points clés de cette modernisation, avec à la clé des changements significatifs dans le quotidien des consommateurs et des commerçants.