Face à l’évolution des habitudes alimentaires des salariés, les titres-restaurant s’apprêtent à subir des modifications profondes. Une concertation est en cours pour définir un cadre plus moderne, plus équitable et mieux adapté à la réalité d’aujourd’hui. Retour sur les principaux changements envisagés.
Depuis leur création en 1967, les titres-restaurant ont profondément changé de fonction. Initialement conçus pour permettre aux salariés de se restaurer sur leur lieu de travail, ils sont aujourd’hui largement utilisés pour l’achat de produits alimentaires en supermarché. Cette pratique, élargie temporairement après la crise du Covid-19, prendra officiellement fin le 31 décembre 2026, comme le prévoit une dérogation votée par le Parlement.
Selon Véronique Louwagie, cette évolution des usages justifie une modernisation. La ministre souhaite que les nouveaux titres-restaurant répondent mieux aux besoins actuels, tout en garantissant un équilibre économique entre les différents acteurs : salariés, entreprises, restaurateurs et commerçants.
Vers une dématérialisation complète des titres-restaurant ?
Un des objectifs clés de la réforme est de dématérialiser entièrement les titres-restaurant, suivant une demande des syndicats et des organisations professionnelles. Cette mesure permettrait de simplifier leur usage, de réduire les coûts liés à leur gestion et de faciliter leur contrôle.
Les commissions perçues par les émetteurs sont également dans le viseur, avec une volonté d’instaurer davantage de transparence pour éviter des déséquilibres au détriment des restaurateurs. De plus, les restrictions géographiques concernant l’utilisation des titres pourraient être revues, afin de les rendre utilisables dans une plus grande diversité de lieux. Cela répondrait à une demande exprimée par de nombreux salariés, notamment ceux vivant ou travaillant dans des zones rurales.
Les restaurateurs divisés face aux changements
Si la prolongation de l’usage des titres-restaurant pour les courses alimentaires a été bien accueillie par les salariés, elle a suscité des réticences chez les restaurateurs. Ces derniers dénoncent un manque à gagner important, les titres-restaurant étant moins utilisés dans leurs établissements.
Les syndicats des professionnels de la restauration appellent à une loi qui redistribuerait plus équitablement le coût du dispositif. Ils souhaitent également que le financement des titres soit mieux réparti entre les entreprises qui les achètent et les commerçants et restaurateurs qui paient des commissions élevées aux émetteurs.
Une réforme prévue pour 2027
D’après la ministre, les premières propositions issues de la concertation actuelle seront présentées dès cet été, afin que la réforme puisse entrer en vigueur avant fin 2026. Cette initiative pourrait marquer une nouvelle ère pour les titres-restaurant, en les rendant plus adaptés aux besoins modernes tout en apaisant les tensions entre les différents acteurs économiques.
Si les détails restent à préciser, cette réforme témoigne d’une volonté de concilier simplicité, efficacité et équité. Pour les salariés, les restaurateurs et les entreprises, cette transformation est une opportunité de redéfinir les contours d’un outil devenu incontournable dans la vie professionnelle.