Selon les gestionnaires du réseau de transport de gaz, GRTgaz et Teréga, la France devrait passer un hiver serein, car les stocks sont bien remplis, les approvisionnements renforcés et la consommation de gaz des Français est en baisse. Ces anticipations n’excluent cependant pas de possibles tensions dans le cas où le froid venait à s’attarder après la fin de l’hiver.
En effet, les prévisions des deux principaux gestionnaires du réseau de transport de gaz sont optimistes. Le réseau français devrait être en mesure d’assurer les approvisionnements nécessaires pour alimenter les consommations et les exportations cette année, et ce, même en cas d’hiver froid. Cependant, étant donné que la France se prépare à affronter un deuxième hiver sans l’appui des gazoducs russes, il est toujours nécessaire de rester vigilant. Les gestionnaires avertissent que la marge de sécurité demeure étroite en cas de pic de froid en fin d’hiver. Ils soulignent que des situations de pénurie pourraient survenir temporairement si les réserves sont excessivement sollicitées en début de saison hivernale.
Actuellement, les réserves représentent environ un tiers de la consommation annuelle de gaz en France, ce qui signifie que le bon fonctionnement du système dépend de plusieurs facteurs : une importation continue de gaz liquéfié (GNL), une gestion prudente des stocks et le maintien d’une utilisation économe à des niveaux comparables à ceux de l’hiver précédent.
Selon Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, la situation actuelle de l’approvisionnement en gaz est en amélioration par rapport à l’année dernière. Cela n’est pas seulement dû au fait que les stocks aient été déjà bondés avant l’hiver 2022 et qu’ils soient actuellement à 95 % de leur capacité en France, mais aussi à une réduction de la consommation. La France a renforcé ses capacités d’approvisionnement en gaz, et au 1ᵉʳ août 2023, la consommation de gaz a diminué de 14,3 % (données corrigées du climat) par rapport à la même période en 2018-2019.
Gaz : l’Union européenne est aussi parée pour l’hiver
Concernant son approvisionnement, la France a considérablement augmenté ses achats de gaz naturel liquéfié (GNL) alors que la Russie a réduit ses livraisons par gazoduc. Le rapport « Chiffres clés de l’énergie 2023 », publié fin septembre, montre que le premier fournisseur de GNL de la France en 2022 était les États-Unis, devant la Norvège et la Russie. TotalEnergies exploite un terminal d’importation de gaz liquéfié au Havre, d’une capacité de 22 TWh. Par ailleurs, les capacités d’entrée de gaz via l’Espagne ont été augmentées, permettant d’injecter un volume supplémentaire pouvant atteindre 6 TWh pendant les mois d’hiver, selon GRTgaz et Teréga.
Dans le reste de l’Europe, les stocks sont également bien remplis. En effet, ils atteignent environ 96,7 % de leur capacité totale. Malgré la réduction des importations de gaz russe, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), qui représentent désormais 15 % des achats européens, les approvisionnements restent relativement stables. Cependant, l’Union européenne cherche à réduire davantage sa dépendance au gaz russe et encourage les pays membres à diversifier leurs sources d’approvisionnement. Certains pays, comme le Portugal et la Suède, ont déjà réduit leurs achats de GNL russe en 2022, tandis que d’autres, comme la France, l’Espagne et la Belgique, ont augmenté leurs importations. La situation dépendra de la rigueur de l’hiver à venir.
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