Récemment, lors d’une apparition officielle, Bruno le Maire a annoncé les grands axes du projet de loi de finance de 2024. Parmi ces derniers, figure la mise en place de taxes sur les grands aéroports, favorisant ainsi la transition écologique. Cependant, si cette mesure profite au gouvernement, elle mène à « une nouvelle distorsion de concurrence » qui impactera lourdement les compagnies aériennes françaises.
Air France dénonce la « distorsion de concurrence »
Après l’annonce du projet de loi visant à appliquer des taxes sur les grands aéroports, la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, a pris la parole au micro de RTL, pour exprimer son mécontentement face à une telle mesure. « Ce qui nous pose problème dans ce projet de loi, c’est que seuls les gros aéroports seront concernés, […]. Sur lesquels Air France, mais aussi l’ensemble des compagnies françaises opèrent majoritairement. Alors qu’un aéroport comme Beauvais, sur lequel le low cost étranger opère, ne sera pas concerné parce qu’il n’a pas le niveau d’activité ou de chiffre d’affaires », a-t-elle déclaré. « Quand on regarde les niveaux de trafic depuis 15 ans, le poids des compagnies françaises régresse d’année en année. Pour nous, cela induit une nouvelle distorsion de concurrence qui va nous faire du mal. Il nous paraît logique que les compagnies françaises ne paient pas l’essentiel des taxations françaises », poursuit-elle. Par conséquent, cette mesure n’impactera pas les compagnies low cost étrangères, à l’instar de Ryanair, très présent à Beauvais, mais elle aura de lourdes conséquences sur les compagnies aériennes locales, à l’instar d’Air France.
Une taxe qui remplace l’impôt sur les billets d’avion
Pour rappel, le gouvernement projetait d’appliquer une taxe sur les billets d’avion, dans le cadre de la transition énergétique. Toutefois, ce projet a été remplacé par la mise en place d’un impôt « sur les infrastructures de transport de longue distance », qui concerne les aéroports et les concessions autoroutières.
Cette mesure permettrait à l’État de renflouer les caisses, avec une entrée d’argent estimée à 600 millions d’euros en 2024. Cependant, il est important de souligner que cette taxe s’applique uniquement aux entreprises dont le revenu d’exploitation atteint un seuil supérieur à 120 millions d’euros et dont la rentabilité réalisée au cours des dernières années atteint 10 %. Par conséquent, les petits aéroports ne seront pas concernés par cette mesure.
D’autre part, le groupe aéroport de Paris (ADP) a affirmé vouloir « répercuter », de façon progressive, cette imposition sur les compagnies aériennes. Une annonce qui ne ravit pas la compagnie aérienne Air France, qui « paie 3 milliards (d’euros) par an de taxes, d’impôts, de redevances », selon Anne Rigail, qui a ajouté : « Quand on entend que le transport aérien n’est pas taxé, ce n’est pas une réalité ».
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