Le tabac va encore augmenter à partir de janvier 2024. Une hausse qui variera de 40 à 50 centimes, dictée surtout par les conséquences de l’inflation persistante qui impose le réajustement des prix.
Les nouveaux tarifs devraient être publiés dès décembre, mais la nouveauté est déjà ébruitée avec les estimations publiées par la Confédération des buralistes qui n’envisage pas, du reste, une hausse de plus 50 centimes. En fait, la mesure est en vue à la faveur de la décision du Parlement qui, pour rappel, avait tranché en 2022 pour faire évoluer la taxation du tabac par rapport à l’inflation de l’année précédente. « C'est une évolution progressive qui a été votée l'an dernier. Elle nous amènera, tout dépendra du niveau de l'inflation, autour de 13 euros le paquet à la fin du quinquennat », a rappelé Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics sur Sud Radio.
En 2024, selon des indiscrétions proches des industriels, qui ont déjà fait leurs comptes se basant sur une inflation à 4,7% pour l’année 2023, certains tabacs franchiront dès l’entame de l’année la cote des 12 euros. Et ce n’est pas un prix qui restera là. Il va certainement grimper encore, comme le suggère Thomas Cazenave. Jusque-là, le tarif du paquet de cigarettes aura connu un saut de près de 4 euros en près de cinq ans. Et malgré la promesse du gouvernement de ne pas procéder à de nouvelles augmentations sur les taxes qui frappent le tabac en 2024, la hausse sera bien là à travers un autre tour de passe.
On en sera sans doute un peu plus de l’évolution à venir, ce mardi, lors de la séance de présentation de la nouvelle stratégie du gouvernement, dans le cadre de la lutte contre le tabac. Une lutte qui se veut à but sanitaire, mais qui rapporte gros à l’État, puisque le prix du paquet de cigarettes est décliné avec 80% de taxes. Un taux qui place la France à la deuxième place des pays européens qui taxent le plus le tabac.
Le paquet de cigarettes désormais à 12 euros
Un état de fait qui semble contrarier les industriels qui se retrouvent également en concurrence déloyale avec la contrebande qui inonde le marché avec des cigarettes fabriquées dans des usines clandestines. « Si les industriels ne veulent pas absorber l'augmentation de taxes sur leurs marges et la passent en totalité aux consommateurs, l'augmentation d'un paquet à 11 euros devrait être de 43 centimes », indique Romain Laroche, directeur de la Société nationale d'exploitation industrielle des tabacs et allumettes (Seita), cité par Echos. Des propos qui ne laissent pas de doute sur la tendance des fabricants à revoir la facture. Ce qui laisse présager un paquet de cigarettes encore plus cher.
Mais est-ce suffisant pour dissuader de fumer ? Pas forcément. Car si une baisse à la vente est enregistrée chez les buralistes ces dernières années, les chiffres publiés régulièrement en matière de consommation de tabac par Santé Publique montrent une grande stabilité, avec actuellement 12 millions de Français fumeurs. Voilà un paradoxe qui trouverait peut-être un début d’explication à travers les chiffres communiqués par les services des douanes, cités par Échos : « En 2022, ce sont près de 650 tonnes qui ont été confisquées - une hausse de 60 % par rapport à 2021, qui était déjà une année record. Et les douaniers ont découvert par moins de cinq usines clandestines dans l'Hexagone l'an dernier ».