La réforme des retraites, qui avait mis le pays en ébullition, connaît un tournant majeur. Le gouvernement a décidé de suspendre certaines de ses mesures, affectant directement les travailleurs concernés par les nouvelles règles d’âge de départ et de trimestres. Mais qui sont ces personnes, et quels seront les véritables effets de cette suspension ?
Le 9 décembre 2025, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2026, incluant la suspension de la réforme des retraites de 2023. Cette réforme avait introduit plusieurs changements cruciaux, notamment l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l’allongement du nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein. La suspension, votée avec une faible majorité de 13 voix, modifie ces éléments et affecte principalement les travailleurs nés entre 1964 et 1968.
Les principales bénéficiaires de la suspension de la réforme des retraites
Le principal changement apporté par cette suspension touche les personnes nées entre 1964 et 1968, et plus spécifiquement celles nées au premier trimestre 1965. Pour ces travailleurs, l’âge de départ à la retraite passe de 63 ans et trois mois à 62 ans et neuf mois, avec une réduction du nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein, de 172 à 170 trimestres. Ces ajustements sont un soulagement pour certains, qui n’auront plus à attendre aussi longtemps pour prendre leur retraite tout en bénéficiant d’une pension complète.
Les personnes nées après le premier trimestre 1965 jusqu’à 1968, en revanche, bénéficient d’une révision plus modeste. Ces travailleurs gagnent seulement quelques mois d’anticipation pour leur départ à la retraite, avec une légère réduction du nombre de trimestres exigés. Par exemple, pour ceux nés en 1966, l’âge de départ est désormais de 63 ans et trois mois au lieu de 63 ans et six mois, avec 172 trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite complète, explique Capital.
Des impacts modérés pour les générations suivantes
Si cette suspension est favorable pour une partie des travailleurs concernés, elle laisse la question en suspens pour les générations suivantes. Les travailleurs nés après 1968 continueront à subir les effets de la réforme de 2023, sans bénéficier des allègements accordés par la suspension. Pour ces personnes, la réforme initiale reste en vigueur, et ils devront toujours travailler plus longtemps et plus dur pour atteindre le nombre de trimestres requis pour une retraite complète.
Les enjeux politiques et sociaux de la suspension
Cette décision de suspendre une partie de la réforme des retraites intervient dans un contexte politique tendu. La suspension est perçue par certains comme une réponse aux protestations sociales et aux contestations politiques qui ont secoué le gouvernement depuis l’introduction de la réforme en 2023. Les syndicats voient dans cette décision une victoire partielle, mais soulignent que le combat n’est pas encore gagné. De plus, cette suspension ne règle pas la question de l’équilibre financier du système des retraites, toujours menacé par le vieillissement de la population et la hausse des dépenses sociales.
Avec cette suspension, l’incertitude demeure pour l’avenir du système de retraites en France. Bien que les ajustements apportés par la loi viennent soulager certains travailleurs, notamment ceux des générations 1964-1968, la réforme reste un sujet de débat. En effet, la question du financement des retraites reste posée, et la nécessité d’une nouvelle réforme semble inévitable. La suspension actuelle est-elle une mesure temporaire ou le prélude à une réforme plus profonde et plus juste pour les générations futures ?








