Depuis le 1ᵉʳ août, plus de 169 000 ménages italiens se retrouvent privés du revenu de citoyenneté, une aide vitale pour les plus démunis. Suite à une modification des critères d'éligibilité, un grand nombre de ces ménages ne pourront plus bénéficier de cette assistance. Cette décision a suscité de vives contestations, particulièrement notables dans les rues de Naples.
Fin du revenu de citoyenneté en Italie pour plus de 169 000 bénéficiaires
Une semaine avant l'arrivée du mois d'août, plus de 169 000 foyers italiens avaient été prévenus par SMS de la suspension du revenu de citoyenneté dès le 1ᵉʳ août. Cette aide n'a pas été supprimée, mais ses conditions d'octroi ont été modifiées de sorte qu'elle ne profite qu'à une infime partie d'Italiens. Un coup dur pour les foyers les plus démunis, qui vivaient avec cette allocation revalorisée à 780 euros par mois depuis 2018. Une aide cruciale pour les couches défavorisées, que l'extrême droite et plus particulièrement la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, considèrent comme une « source d’abus et d’assistanat ».
Cependant, d'ici la fin de l'année 2023, les Italiens en situation précaire bénéficieront de deux nouvelles formes d'assistance financière en remplacement du revenu de citoyenneté. La première de ces aides, appelée « chèque d'inclusion », vise à soutenir les ménages à faible revenu comptant parmi leurs membres des personnes âgées, des mineurs ou des personnes handicapées. La seconde aide, fournie par l'État, s'adresse aux ménages dont les membres sont en mesure de travailler. Ce « soutien à la formation et à l'emploi » offre un revenu mensuel de 350 euros.
Une réforme qui suscite l'indignation de l'opposition
En attente de la mise en place progressive de la réforme du revenu de citoyenneté, les services sociaux s'occupent, eux-mêmes, de la prise en charge des foyers en situation de précarité. Cette décision a suscité de vives réactions chez l'opposition. Le « Mouvement 5 étoiles », responsable de la mise en place de cette allocation, considère son abolition comme une « claque pour les plus fragiles », notamment avec l'inflation qui touche le pays.
Une situation qui inquiète particulièrement la politicienne à la tête du parti démocrate Elly Schlein, qui redoute les réactions de la société. D'ailleurs, on a déjà assisté à de vives contestations au sud de l'Italie, où est centralisée la majorité de la population pauvre. À Naples, les bénéficiaires ont organisé des manifestations dans les rues pour réclamer leurs droits.