Travailler en Suisse et vivre en France : voici comment votre retraite sera calculée en tant que frontalier

Travailler en Suisse et vivre en France affecte le calcul de la retraite. Les règles varient selon les pays, avec des pensions cumulables et un système à trois piliers en Suisse.

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Retraité
Travailler en Suisse et vivre en France : voici comment votre retraite sera calculée en tant que frontalier - © Shutterstock

Les frontaliers doivent naviguer entre les régimes de retraite français et suisse. En France, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans depuis la réforme de 2023, avec des exceptions pour les carrières longues, les handicaps ou les métiers pénibles. En Suisse, l’âge de départ est de 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes, mais il est possible de partir plus tôt avec une décote de 6,8 % par an.

En ce qui concerne la validation des trimestres, la France impose un nombre minimum de trimestres validés pour toucher une pension à taux plein, ce nombre variant en fonction de l’année de naissance.

En revanche, en Suisse, une seule année de cotisation à l’AVS (Assurance Vieillesse et Survivants) suffit pour prétendre à une pension. Il est donc essentiel de bien comprendre ces règles pour optimiser le moment de départ et éviter une baisse de pension, notamment en raison des réformes régulières dans chaque pays, indique Pleine Vie.

Les trois piliers de la retraite suisse et leur impact pour les frontaliers

Le système suisse repose sur trois piliers distincts. Le premier pilier, l’AVS (Assurance Vieillesse et Survivants), est obligatoire pour toute personne travaillant en Suisse, y compris les frontaliers. Il fonctionne par répartition, les cotisations des actifs finançant les pensions des retraités. Le deuxième pilier, la LPP (Prévoyance professionnelle), est destiné à maintenir le niveau de vie des retraités et est obligatoire pour les salariés gagnant plus de 21 510 CHF par an (seuil de 2021).

Ce pilier fonctionne par capitalisation : les cotisations sont placées sur un compte individuel, et le montant de la pension dépend de l’âge, du salaire et du plan de prévoyance de l’employeur. Il est aussi possible de racheter des années manquantes pour augmenter la future rente.

Le troisième pilier est un dispositif d’épargne retraite privée, volontaire. Il existe deux formes : le pilier 3a, réservé aux travailleurs cotisant aux 1er et 2e piliers, avec des fonds qui ne peuvent être retirés qu’à certaines conditions (comme un départ de Suisse ou un achat immobilier), et le pilier 3b, plus souple, qui ne nécessite pas de cotisation aux autres piliers, permettant des retraits libres, mais devant être déclarés en France. Ce troisième pilier permet de compléter la retraite si les deux premiers piliers sont insuffisants.

Cumul des pensions et fiscalité : ce qu’il faut savoir pour ne pas perdre financièrement

Une bonne nouvelle pour les frontaliers : les retraites française et suisse sont cumulables. Chaque pays verse la part de la pension correspondant aux périodes travaillées sur son sol. En France, la pension est versée par les caisses habituelles selon les droits acquis. Du côté suisse, la part de l’AVS est versée directement à l’assuré, même s’il réside en France.

La pension issue du deuxième pilier (LPP) est généralement transformée en rente, mais peut aussi être versée en capital, selon les modalités définies dans le contrat de prévoyance. Quant aux revenus du troisième pilier, selon la formule choisie, ils peuvent offrir un avantage fiscal, notamment en permettant une déduction des versements dans les revenus imposables.

Toutefois, il est important de noter que quitter la Suisse ou changer d’activité professionnelle peut entraîner des obligations de maintien de cotisation pour le pilier 3. Il est donc essentiel de vérifier attentivement les termes du contrat de prévoyance pour éviter toute complication fiscale au moment de la retraite.

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