Le marché de l’emploi suisse traverse une période de stagnation, avec des signes clairs de ralentissement dans la création de nouveaux postes. Les dernières données de l’Office fédéral de la statistique révèlent une hausse modeste de 0,1 % des postes par rapport à l’année précédente, tandis que le volume d’emploi en équivalents plein temps a même diminué de 0,1 %.
Bien que ces chiffres paraissent relativement faibles, ils signalent une évolution préoccupante pour la compétitivité du marché suisse. Cette situation est exacerbée par une population active en constante augmentation, créant ainsi une pression accrue sur les chercheurs d’emploi et des tensions sur le marché du travail, notamment dans certaines régions du pays.
Un ralentissement de l’emploi au cœur de l’économie suisse
Le marché de l’emploi en Suisse se durcit, et les effets de cette tendance sont visibles à l’échelle nationale et régionale. En 2025, la création d’emplois est en net ralentissement. Au troisième trimestre, l’augmentation du nombre de postes n’a été que de 0,1 %, tandis que le volume d’emplois converti en équivalents plein temps a baissé de 0,1 %, ce qui reflète un affaiblissement général du marché. L’explication principale réside dans la croissance démographique rapide du pays, qui fait que le nombre de chercheurs d’emploi augmente plus vite que l’offre de postes.
Une des conséquences de cette stagnation est une concurrence accrue pour les postes disponibles. Pour les chercheurs d’emploi, cette dynamique complique davantage l’accès à un nouveau poste. Les secteurs les plus touchés par cette situation incluent la finance, particulièrement à Zurich, et certaines branches industrielles. Par exemple, Zurich, qui compte environ un employé sur dix en Suisse, a connu une perte de 12 300 équivalents plein temps au troisième trimestre de 2024, bien que des signes de reprise aient été notés au quatrième trimestre. Cela s’explique notamment par la disparition de grandes entreprises financières, comme Credit Suisse, et par des réductions de personnel dans d’autres sociétés financières importantes.
La situation reste particulièrement tendue dans certains cantons, où les réductions d’effectifs sont plus marquées, notamment dans les secteurs de la finance et de la santé, où plusieurs suppressions de postes ont été annoncées. À titre d’exemple, la suppression de 900 postes à la SSR et de 45 à Swissmedic a été largement commentée, illustrant un phénomène de réduction de la taille des effectifs dans des institutions clés.
Des régions particulièrement vulnérables : les cantons les plus touchés
Certaines régions de la Suisse subissent plus durement les conséquences de la réduction d’effectifs que d’autres. Si Zurich, malgré la baisse observée, reste relativement stable, d’autres régions comme la Suisse orientale et la Suisse du Nord-Ouest connaissent une pression bien plus forte. Selon les dernières enquêtes de l’Office fédéral de la statistique, dans des régions comme la Suisse orientale (Appenzell, Saint-Gall, Glaris), 7,3 % des entreprises prévoient de réduire leurs effectifs dans les mois à venir. Il s’agit du taux le plus élevé depuis 2019, signalant une détérioration notable du marché de l’emploi.
De même, la région du Nord-Ouest, comprenant des cantons comme Bâle-Ville et l’Argovie, connaît une prévision de réduction d’effectifs de 7 %, un chiffre inquiétant pour les travailleurs de ces zones. Les secteurs les plus impactés sont souvent l’industrie et la chimie, où des entreprises comme Novartis, avec 550 suppressions de postes à Stein, ou SFS à Flawil, contribuent largement à cette tendance négative. Ces réductions touchent des secteurs clés de l’économie suisse et ont des conséquences sur l’ensemble de l’économie locale.
Dans d’autres régions, comme le Tessin et la Suisse centrale, la situation reste également préoccupante, bien que la part d’entreprises anticipant une baisse des effectifs soit légèrement inférieure, selon Watson. Par exemple, au Tessin, 4,7 % des entreprises prévoient des réductions, et en Suisse centrale, ce taux atteint 4,9 %. Toutefois, même dans ces zones, les perspectives de croissance de l’emploi sont de plus en plus limitées.








