Le Jour du dépassement, concept développé par le Global Footprint Network, est un indicateur qui mesure la date à laquelle un pays a utilisé la totalité des ressources qu’il peut produire dans l’année. Cette année, la date a été avancée de 20 jours par rapport à l’année dernière, un signe inquiétant d’une consommation qui ne cesse de croître.
Le 7 mai, la Suisse a donc entamé une période de « consommation à crédit », où elle vit sur les ressources futures de la planète, un phénomène qui s’intensifie d’année en année. Si l’ensemble de la planète consommait comme les Suisses, il faudrait presque trois Terre pour subvenir à leurs besoins.
Une empreinte écologique toujours plus lourde
La Suisse est l’un des pays où l’empreinte écologique par habitant est la plus élevée au monde. Selon un rapport du WWF, si tous les habitants de la planète vivaient comme les Suisses, il faudrait 2,87 planètes pour couvrir la demande en ressources naturelles.
Le pays, pourtant reconnu pour ses efforts en matière d’environnement, voit sa consommation augmenter chaque année, comme le souligne un communiqué de l’ONG diffusé par la Tribune de Genève.
En 2024, le Jour du dépassement avait eu lieu le 27 mai, mais cette année, il est tombé 20 jours plus tôt. Cette avancée des dates sur le calendrier reflète une tendance alarmante : la consommation des ressources naturelles augmente notamment dans des secteurs comme la mobilité et l’alimentation, particulièrement liés aux émissions de gaz à effet de serre.
Les causes sous-jacentes : une consommation de plus en plus énergétique
La Suisse, bien qu’enregistrant quelques progrès sur le plan de la réduction des émissions industrielles et des chauffages, continue de dépendre massivement de secteurs émetteurs de CO2.
Le trafic aérien est l’un des plus grands responsables de cette empreinte, suivis de près par les transports routiers. D’après Blick, ces secteurs représentent une part majeure des émissions suisses, et bien que des mesures aient été mises en place, comme l’augmentation des prix de l’énergie pour inciter à une consommation plus modérée, elles demeurent insuffisantes face à la demande croissante.
Les émissions de gaz à effet de serre, liées à la mobilité, l’alimentation et le logement, n’ont pas diminué de manière significative, ce qui fait que le Jour du dépassement continue d’avancer chaque année.
L’importance de réagir à l’échelle politique et individuelle
Le mouvement #Movethedate, relayé par des activistes de Greenpeace, a lancé un appel à une action urgente pour inverser cette tendance. En outre, les mesures à l’échelle individuelle, bien que nécessaires, ne suffisent pas à elles seules pour diminuer l’empreinte écologique.
Les 80% de l’impact environnemental proviennent des décisions politiques et des investissements dans des secteurs comme l’énergie, l’économie circulaire et la mobilité.
Les Suisses sont donc appelés à modifier non seulement leur mode de consommation, mais également à soutenir des politiques publiques ambitieuses qui favorisent un modèle économique respectueux des limites planétaires.
De nombreuses voix, y compris celle du WWF, appellent à une réduction de l’empreinte écologique au niveau national, en prenant des mesures à la fois collectives et individuelles pour limiter les dégâts.








