Depuis l’introduction du système tarifaire Médicalculis, un véritable bras de fer oppose les médecins genevois et les assureurs maladie. Imposé par l’Association Suisse d’Assurances (ASA) et soutenu par la FINMA, ce nouveau modèle a pour objectif de standardiser les tarifs des soins médicaux afin de rendre les remboursements des assureurs plus transparents.
Toutefois, cette réforme rencontre une forte opposition de la part de nombreux médecins à Genève, qui refusent de l’appliquer, entraînant des conséquences directes pour les patients. Ces derniers, non informés des nouvelles conditions, se retrouvent souvent à devoir payer leurs soins de leur poche, ce qui soulève de nombreuses inquiétudes sur l’accessibilité des soins dans le canton.
Une réforme tarifaire controversée : le rejet des médecins
Le système Médicalculis, instauré en 2025, a été conçu pour uniformiser les tarifs médicaux et simplifier le remboursement des soins par les assureurs maladie en Suisse. L’objectif était de rendre le système plus transparent, en fixant des prix standards pour les prestations médicales. Cependant, à Genève, la majorité des médecins se montrent réticents à appliquer ce nouveau système, estimant qu’il limite leur capacité à fixer des tarifs adaptés à la complexité des soins qu’ils prodiguent. En refusant d’adhérer à Médicalculis, les médecins genevois risquent de ne pas être remboursés par les assureurs qui l’ont adopté. Ainsi, de nombreux patients se retrouvent dans une situation difficile, devant payer leurs soins de leur propre poche.
Le système tarifaire Médicalculis, bien qu’ayant pour objectif de simplifier les remboursements, crée une fracture entre les médecins et les assurances. Tandis que certaines compagnies, comme Assura et Groupe Mutuel, continuent d’accepter l’ancien système tarifaire, d’autres, telles que SWICA, ont déjà basculé vers Médicalculis. En conséquence, les patients qui consultent des médecins non adhérents au nouveau système se retrouvent sans remboursement, même s’ils sont couverts par une complémentaire. Selon les informations révélées par la « Tribune de Genève », ces patients doivent alors faire face à des frais médicaux élevés ou renoncer à la prise en charge dans certaines cliniques privées.
La situation est d’autant plus complexe que les assurés ne sont pas toujours informés des changements intervenus. De nombreux patients continuent de payer leurs primes d’assurance maladie sans savoir que leurs médecins ne sont pas couverts par le nouveau système. Ils se retrouvent alors dans une position où ils doivent supporter des coûts importants pour des soins pourtant nécessaires. Une situation qui soulève des questions sur la gestion de la communication entre les assureurs, les médecins et les assurés.
Conséquences pour les patients et l’accès aux soins
Cette guerre froide entre médecins et assureurs a des conséquences directes pour les patients. En effet, ceux qui consultent des médecins non adherents au système Médicalculis doivent s’acquitter de frais importants pour des soins qui, dans d’autres circonstances, auraient été remboursés par leur assurance. En l’absence de remboursement, certains patients se voient contraints de renoncer à certaines consultations ou à des traitements nécessaires, ce qui a un impact direct sur leur santé et leur qualité de vie. Ce phénomène est particulièrement préoccupant pour les personnes issues de classes sociales moins favorisées, qui peuvent difficilement assumer de tels coûts imprévus.
De plus, le manque de transparence autour du changement de système et la communication insuffisante des assurances à leurs assurés aggravent encore la situation. En effet, de nombreux patients continuent de payer leurs primes d’assurance en pensant être couverts, mais se retrouvent confrontés à des factures qu’ils ne peuvent pas régler. Une situation qui met en lumière la nécessité d’une meilleure information de la part des assureurs, afin d’éviter que les assurés ne soient pris au dépourvu.
Dans ce contexte, certains acteurs politiques, notamment le Parti Socialiste, ont proposé des initiatives pour alléger la charge financière des patients. Parmi celles-ci, une proposition visant à réduire les primes d’assurance maladie pour les familles à revenus modestes et à rendre les primes gratuites pour les enfants. Une telle mesure pourrait permettre de réduire l’impact de la crise tarifaire sur les patients, tout en maintenant la viabilité du système de santé. Cependant, cette initiative est encore en discussion et n’a pas été mise en place à ce jour.








