Facturé pour une assiette vide ou un plat partagé : jusqu’où iront les restaurants suisses ?

Des restaurants suisses imposent des taxes surprenantes avec des frais pour un couvert sans boisson, un supplément pour partager un plat ou une cuillère supplémentaire.

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Table au restaurant
Ces restaurants suisses font flamber votre addition avec des taxes absurdes - © Sutterstock

Les clients des restaurants suisses se retrouvent parfois face à des factures bien plus élevées que prévu, avec des frais inhabituels. Ces « taxes absurdes », souvent inattendues, font régulièrement parler d’elles, provoquant l’indignation des consommateurs.

D’une taxe pour un couvert sans boisson à des frais pour une deuxième cuillère, la question se pose : où s’arrête la rentabilité et où commence l’exploitation ?

Des prix exorbitants pour des plats simples

L’île italienne de Ponza a récemment fait parler d’elle lorsque quatre vacanciers ont payé près de 923 euros (859 francs) pour un repas composé de pâtes au homard, de vin et d’eau. Mais la Suisse n’est pas en reste avec des prix qui, eux aussi, suscitent la polémique.

L’exemple du restaurant Rösslibar, situé au bord du lac des Quatre-Cantons, a particulièrement choqué les clients. Un client a exprimé sa surprise face au prix de 17,50 francs pour une simple saucisse de veau accompagnée de pain et de moutarde, sans salade ni frites, qui, pourtant, faisaient partie de l’offre initiale.

La réaction du restaurateur, Semra Coban, face à ces accusations a été défensive, insistant sur la surveillance vidéo de l’établissement et la demande précise du client d’une saucisse sans accompagnements, rapporte Blick.

Une taxe pour les couverts sans boisson : une pratique défendue par les restaurateurs

Dans certains établissements, une taxe supplémentaire est appliquée lorsqu’un client ne commande pas de boisson. C’est le cas du restaurant La Bruschetta à Lausanne, où un client s’est vu facturer 3 francs pour un « couvert sans boisson« .

Selon le chef du restaurant, Mario Palasciano, cette taxe est nécessaire pour compenser les faibles marges sur les plats lorsque la boisson n’est pas commandée. Il explique qu’aucun bénéfice n’est réalisé dans ce cas, car le service, les nappes et les serviettes en tissu restent les mêmes. Cette taxe a été instaurée il y a trois ans et fait partie de la stratégie du restaurant pour maintenir une certaine rentabilité.

Des frais supplémentaires pour des services jugés élémentaires

Des frais supplémentaires sont également appliqués pour des services jugés banals, comme la fourniture d’une deuxième cuillère pour partager un dessert. Le restaurant Raten à Oberägeri facture 2,50 francs pour cette demande. Le restaurateur, Iwan Iten, justifie cette taxe en expliquant que l’augmentation des prix en cuisine nécessite de tels frais.

Cette taxe est clairement mentionnée sur la carte des desserts, et est donc connue des clients avant même la commande. Bien que cela puisse sembler étrange, cette pratique ne fait que refléter une tendance plus large dans l’industrie de la restauration, où les taxes et frais additionnels se multiplient, souvent sans justification apparente pour le consommateur.

Une autre situation qui a fait réagir concerne la Brasserie Fédérale à Soleure, où des clients se sont vu facturer un supplément de 3,50 francs pour une assiette vide destinée à un enfant. Le gérant, Daniel Courto, a expliqué que cette taxe ne concernait pas l’assiette en elle-même, mais bien le couvert, un coût qu’il estime justifié dans le cadre de la rentabilité de son établissement. Ce supplément n’est d’ailleurs pas mentionné sur la carte des prix, bien qu’il soit appliqué depuis 2019.

Des frais de partage qui font grincer des dents

La tendance à facturer des frais pour des services que beaucoup jugeraient banals ne se limite pas aux cuillères et assiettes. À Lucerne, la pizzeria Weisses Kreuz applique un supplément de 5 francs pour les clients souhaitant partager une pizza ou un plat de pâtes.

Ce supplément vise à couvrir le coût des couverts supplémentaires et du service, selon un collaborateur de l’établissement. Cette pratique existe depuis au moins un an et illustre encore un cas où les restaurateurs cherchent à maximiser leurs revenus en appliquant des frais supplémentaires pour des actions considérées comme élémentaires dans d’autres établissements.

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