Un référendum a été déposé à Genève pour s’opposer à la modification de la loi régissant les horaires d’ouverture des magasins. En récoltant plus de 8 000 signatures, les syndicats et partis de gauche entendent remettre en question l’autorisation de deux ouvertures dominicales par an, prévue par une révision de la loi sur les horaires d’ouverture des commerces (LHOM).
Cette initiative soulève une nouvelle fois la question du travail dominical à Genève, un sujet qui divise depuis plusieurs années. Les partisans de l’ouverture dominicale affirment que cette mesure pourrait soutenir le commerce genevois face à la concurrence transfrontalière, mais elle est vivement contestée par les syndicats, qui soulignent les difficultés accrues pour les employés du secteur.
Le référendum et les enjeux syndicaux
Le référendum, déposé par les syndicats et des partis politiques de gauche, vise à suspendre la modification de la loi qui permettrait l’ouverture des magasins deux dimanches par an. Les signataires de la pétition estiment que cette mesure nuirait aux conditions de travail des employés du secteur de la vente.
Selon Yan Giroud, d’Unia Genève, l’objectif du référendum est de préserver la qualité de vie des travailleurs, souvent déjà sollicités six jours par semaine. En effet, l’introduction de l’ouverture dominicale pendant les fêtes de fin d’année risquerait de compromettre la vie familiale du personnel, déjà soumis à des journées de travail longues et intenses, rapporte 24 heures.
Les syndicats insistent sur le fait que les conditions de travail dans le commerce de détail sont déjà exigeantes. Leur objectif est d’éviter une détérioration de ces conditions et de préserver un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle des travailleurs.
Les antécédents des débats sur l’ouverture dominicale
Le débat sur l’ouverture dominicale des magasins à Genève n’est pas nouveau. En 2016, les Genevois avaient accepté l’ouverture de magasins sur trois dimanches par an, sous condition d’un accord par convention collective de travail (CCT) étendue. Cependant, cette convention n’a jamais été mise en place.
En 2019, une loi expérimentale avait été adoptée, autorisant jusqu’à trois ouvertures dominicales par an sans convention collective, mais elle a été rapidement attaquée par référendum et a pris fin en 2021. Ce précédent montre que la question des horaires d’ouverture suscite de vives discussions dans le canton.
Les partisans de l’ouverture dominicale avancent que les horaires actuels ne répondent plus aux besoins du commerce genevois, face à une concurrence féroce des magasins français et à l’essor des achats en ligne.
Pourtant, les opposants au projet ne voient pas la question des horaires comme la principale difficulté pour le commerce genevois. Selon eux, ce sont davantage des problèmes liés au pouvoir d’achat des ménages qui expliquent les difficultés des magasins locaux.
Un compromis difficile à trouver
Le compromis sur les horaires d’ouverture des commerces reste un sujet épineux à Genève. D’un côté, certains plaident pour l’adaptation des lois afin de permettre aux commerces de s’adapter aux défis contemporains.
De l’autre, de nombreux travailleurs et syndicats soulignent les conséquences sociales et humaines de ces changements, notamment les impacts sur la famille et sur la qualité de vie des employés.
Le référendum, une fois validé, pourrait entraîner une votation populaire en novembre, offrant ainsi aux Genevois la possibilité de trancher sur cette question.








