Les produits cosmétiques de Migros coûtent jusqu’à 250% plus chers que chez la concurrence

Les produits cosmétiques de Migros sont jusqu’à 250 % plus chers que ceux de la concurrence, une différence qui soulève des questions sur sa stratégie tarifaire.

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Les produits cosmétiques de Migros coûtent jusqu’à 250% plus chers que chez la concurrence : Crédit : Dominique Herbillon | Econostrum.info - Suisse

Migros, le géant de la distribution en Suisse, est souvent perçu comme un champion des prix bas, notamment grâce à sa gamme de produits alimentaires et de biens de consommation courante. Cependant, un rapport de la SonntagsZeitung met en lumière une réalité bien différente pour ses produits cosmétiques. 

En effet, la marque I am, appartenant à Migros, facture parfois jusqu’à 250 % de plus ses produits cosmétiques par rapport à des marques concurrentes en Allemagne. Cette différence de prix soulève des interrogations sur les pratiques tarifaires de l’enseigne et sur la justification de ces hausses dans le secteur des cosmétiques.

Un écart de prix conséquent entre Migros et ses concurrents allemands

Les clients suisses de Migros doivent payer des prix particulièrement élevés pour des produits cosmétiques qui, à première vue, semblent comparables à ceux des autres détaillants européens. Par exemple, une crème de jour anti-âge Q10+ de la marque I am de Migros est vendue à 4,95 francs. En Allemagne, pour une crème similaire de la marque Balea (produite également par Mibelle, une ancienne filiale de Migros), le prix est de 1,82 franc, soit une différence de 170 %, révèle l’enquête de la «SonntagsZeitung» . Mais l’écart de prix ne s’arrête pas là : pour un produit de douche Sensitive Care, le prix chez Migros est de 1,80 franc, contre seulement 0,50 franc chez DM, l’enseigne allemande, représentant une hausse de 250 %.

Ces différences de prix entre Migros et ses concurrents allemands soulèvent des questions sur la politique tarifaire de l’enseigne suisse. Migros se justifie en expliquant que ces écarts sont principalement liés à des coûts de production et d’exploitation plus élevés en Suisse. La chaîne met en avant des frais de salaires plus élevés et des loyers plus coûteux que chez son concurrent allemand. Elle évoque également le fait que les volumes d’achat de DM sont bien plus importants, ce qui leur permet de négocier des prix plus bas. Toutefois, ces explications n’atténuent pas la forte disparité des prix, qui pourrait être perçue comme excessive par les consommateurs suisses.

Migros ajoute que la différence de TVA, plus basse en Suisse (8,1 % contre 19 % en Allemagne), ne justifie pas un tel écart de prix. En outre, bien que le transport et la logistique aient un coût, ces frais supplémentaires ne peuvent pas expliquer à eux seuls une telle différence de 250 % pour des produits similaires.

Comparaison avec d’autres détaillants suisses : une réalité parfois moins chère

Dans le secteur des cosmétiques, la différence de prix entre les détaillants suisses et leurs concurrents étrangers est bien connue. Les produits importés ou fabriqués en Suisse sont souvent plus chers, ce qui constitue un point de friction pour les consommateurs. Dans le cas de Migros, l’écart tarifaire est particulièrement frappant comparé à des enseignes comme Manor, une autre grande surface suisse.

Par exemple, une crème anti-âge de la marque Balea, proposée par Manor, coûte 2,45 francs, soit bien moins cher que chez Migros. Ce prix est inférieur de près de 50 % à celui de Migros, qui vend des produits similaires pour des montants bien plus élevés. Cette situation semble encore plus paradoxale étant donné que Migros se positionne comme un acteur qui lutte activement contre les hausses de prix dans d’autres segments de son offre. L’enseigne a récemment mené des négociations musclées avec des géants comme Lindt et Coca-Cola pour éviter les augmentations de prix sur leurs produits, et pourtant, elle accepte des écarts significatifs sur ses propres gammes de produits cosmétiques.

Cette situation pose la question de la stratégie de Migros vis-à-vis de ses propres marques. Si l’enseigne se targue de maintenir des prix compétitifs pour des produits de consommation courante, l’écart de prix sur ses cosmétiques semble difficile à justifier, notamment face à la concurrence interne et internationale. Les consommateurs pourraient être amenés à chercher des alternatives moins chères, ce qui risquerait de nuire à la position de Migros sur ce marché.

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