Migros prive les Suisses de leurs produits préférés : Les rayons se vident à quelques jours de Noël

La guerre des prix entre Migros et les grandes marques perturbe les rayons à Noël, avec des ruptures de stock et une gestion plus souple de Coop.

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Migros prive les Suisses de leurs produits préférés : Les rayons se vident à quelques jours de Noël : Crédit : KEYSTONE | Econostrum.info - Suisse

La bataille des prix entre Migros et les grandes marques, telles que Pepsi, Toblerone et Kellogg’s, prend de l’ampleur à l’approche des fêtes de Noël. À la veille de cette période cruciale pour les ventes, le géant suisse des supermarchés durcit sa position contre les fabricants, avec des conséquences notables pour les consommateurs. 

De nombreux produits emblématiques disparaissent des rayons, créant des tensions à la fois pour Migros et les grandes marques. Si cette guerre des prix n’est pas nouvelle, elle atteint un point de friction rare, dont les effets se feront sentir au-delà des fêtes.

Une stratégie radicale face à des hausses de coûts

Migros a décidé d’adopter une stratégie plus ferme en refusant de renouveler les stocks de certains produits phares tant que les fabricants ne respecteront pas ses exigences sur les prix d’achat. Cette décision intervient après une série de négociations houleuses avec des multinationales, qui ont selon Migros imposé des hausses successives de leurs prix d’approvisionnement. Le patron de Migros, Mario Irminger, a justifié cette approche en dénonçant une augmentation des coûts qu’il juge « incompréhensible ». Les grandes marques, telles que Toblerone, Pepsi, Kellogg’s, Perwoll et d’autres, ont été directement touchées par cette guerre des prix, certaines de leurs références ayant disparu des rayons de Migros. Les clients sont ainsi confrontés à des étagères partiellement vides, juste avant Noël, une période où ces produits sont très demandés.

Le conflit repose sur des divergences de prix entre les distributeurs et les fabricants. Migros cherche à contenir les hausses tarifaires imposées par les producteurs, et ne veut plus céder sur les marges élevées qu’ils demandent. Selon des sources internes, plusieurs multinationales ont cherché à augmenter leurs marges ces deux dernières années, ce qui a incité Migros à durcir ses conditions et à suspendre la réapprovisionnement de certains produits populaires, révèle Blick. Cette stratégie, bien que risquée pour l’image de Migros, est perçue comme un moyen de contraindre les fabricants à accepter des conditions plus justes sur le long terme. Cependant, pour les consommateurs, l’impact est immédiat et visible, avec des ruptures de stock de produits phares à l’approche des fêtes.

Coop choisit une approche plus mesurée

Face à cette situation, Coop, le principal concurrent de Migros, adopte une approche plus souple et habile. Bien que Coop retire également certains produits de ses rayons en raison des négociations sur les prix, l’enseigne parvient à maintenir un certain équilibre en remplissant les étagères vides avec ses propres produits. Cette stratégie permet à Coop de limiter l’impact visible de la guerre des prix sur ses clients, qui ne sont pas confrontés à des ruptures de stock aussi importantes que celles de Migros. Selon des sources proches des négociations, Coop est parvenue à combler les trous en rayon de manière stratégique, préservant ainsi son image de distributeur fiable pendant cette période de tension.

Les différences entre les deux enseignes sont notables : Migros adopte une ligne dure face aux fabricants, espérant obtenir des concessions sur les prix, tandis que Coop privilégie une gestion plus pragmatique de ses approvisionnements. Coop semble avoir mieux géré les ruptures de stock en ajustant ses offres, évitant ainsi à ses clients de ressentir trop fortement les conséquences du conflit commercial. Cette approche plus mesurée pourrait offrir à Coop un avantage à court terme, en minimisant les perturbations pour les consommateurs, tout en maintenant des relations plus équilibrées avec ses fournisseurs.

Une issue incertaine mais nécessaire

Ce bras de fer sur les prix entre Migros et les grandes marques s’inscrit dans une dynamique classique de négociation commerciale, où chaque camp cherche à obtenir le meilleur accord possible. Les fabricants et les distributeurs commencent souvent par des exigences extrêmes, pour ensuite trouver un compromis qui satisfait les deux parties. Toutefois, l’ampleur de la situation actuelle suggère que les ruptures de stock pourraient perdurer encore plusieurs mois, jusqu’à ce que des accords soient trouvés. Un responsable d’une grande marque a même évoqué la possibilité que ces ruptures s’étendent bien au-delà de Noël, jusqu’au début de l’année suivante.

En fin de compte, aucune grande enseigne ne peut se permettre de se passer trop longtemps de ses produits les plus populaires, et il est fort probable que les négociations finiront par aboutir à un compromis. Toutefois, la question reste de savoir qui, des deux géants de la distribution, tiendra le plus longtemps dans ce bras de fer. Les consommateurs, eux, devront patienter et s’adapter aux disponibilités en rayon, tout en espérant que cette guerre des prix n’entrave pas trop leur expérience d’achat pendant la période festive.

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