La situation du marché du travail en Suisse a montré des signes de stabilisation au mois d’avril, avec une diminution modeste du taux de chômage. Selon les données publiées par le Secrétariat d’État à l’économie (Seco), le taux de chômage est passé de 2,9 % en mars à 2,8 % en avril.
Cette baisse, bien que modeste, est un signal positif dans un contexte économique marqué par plusieurs défis mondiaux et internes. Toutefois, des éléments comme la forte augmentation du chômage par rapport à l’an dernier et les disparités régionales et sectorielles demeurent des aspects à surveiller de près.
Une légère diminution du chômage, mais une hausse par rapport à 2024
Le nombre total de chômeurs en Suisse a diminué de 1,9 % par rapport à mars, atteignant 130 101 personnes en avril, selon les chiffres du Seco. Cette évolution met en évidence une certaine résilience du marché du travail suisse, malgré les pressions externes. Néanmoins, comparé à avril 2024, le nombre de chômeurs a connu une augmentation notable de 21,6 %, un signe que des tensions sous-jacentes persistent sur le marché de l’emploi.
Le taux de chômage ajusté des variations saisonnières est resté stable à 2,8 % en avril, ce qui reflète la stabilité relative du marché malgré des fluctuations ponctuelles. Ces ajustements saisonniers sont souvent utilisés pour éliminer les effets temporaires liés à des facteurs comme les variations des saisons touristiques ou des cycles économiques.
L’une des évolutions notables est la réduction du nombre de jeunes chômeurs, qui a baissé de 5,1 % par rapport à mars. À fin avril, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans était de 2,5 %. Ce phénomène peut s’expliquer par l’augmentation des opportunités d’emploi saisonnier et la reprise partielle des secteurs qui avaient été durement touchés par la crise sanitaire. En revanche, le chômage des seniors (50 à 64 ans) a également diminué, mais dans une proportion moindre, de 1,3 %. Le taux de chômage pour cette tranche d’âge était de 2,6 % en avril. Bien que ces réductions soient positives, elles n’effacent pas les défis de long terme liés à l’insertion durable des jeunes et des seniors sur le marché du travail.
Une situation contrastée : hausse des postes vacants mais aussi des difficultés persistantes
En avril, le nombre de postes vacants en Suisse était de 40 887, soit une baisse de 3,9 % par rapport au mois précédent. Cette diminution des offres d’emploi peut refléter une certaine stagnation dans certains secteurs de l’économie, qui hésitent à embaucher en raison de la conjoncture économique incertaine. Toutefois, le nombre de postes vacants reste élevé par rapport à d’autres périodes, ce qui témoigne d’une demande continue de main-d’œuvre dans certaines industries clés, notamment dans les secteurs technologiques, financiers et de la santé.
Parallèlement, la diminution du nombre de personnes ayant épuisé leurs droits aux indemnités chômage, qui a baissé de 21,8 % en février, montre que certaines personnes commencent à se réintégrer sur le marché du travail. Toutefois, l’augmentation du nombre de chômeurs par rapport à l’année précédente souligne que cette réintégration reste lente et que de nombreux travailleurs peinent à retrouver un emploi stable.
Les tensions persistent particulièrement dans certains secteurs, comme l’hôtellerie et la restauration, où des besoins en main-d’œuvre restent importants mais difficilement comblés, malgré l’offre d’emplois. Ce phénomène est renforcé par des disparités régionales, avec des taux de chômage plus élevés dans certaines régions rurales par rapport aux grandes villes, où l’accès à l’emploi est généralement plus facile.








