Coup dur pour les fumeurs : Ce canton devient le premier en Suisse à interdire la cigarette sur les terrasses

Genève pourrait interdire la cigarette en terrasse pendant les repas, une mesure saluée par certains pour ses bienfaits sanitaires, mais critiquée par les restaurateurs.

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Fumeur
Coup dur pour les fumeurs : Ce canton devient le premier en Suisse à interdire la cigarette sur les terrasses : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Le canton de Genève pourrait bientôt adopter une mesure marquante anti-fumeur, en devenant le premier en Suisse à interdire la cigarette sur les terrasses des restaurants pendant les repas. Cette décision fait suite à l’approbation par le Grand Conseil d’une motion visant à limiter le tabagisme en extérieur, un sujet qui suscite déjà de vifs débats. 

Le projet de loi, porté par les partisans d’une meilleure protection de la santé publique, devra maintenant être mis en œuvre par le Conseil d’État, qui devra définir les modalités précises de l’interdiction. Alors que certains saluent cette avancée pour la santé de la population, d’autres, notamment dans le secteur de la restauration, redoutent les conséquences économiques de cette mesure.

Une interdiction modérée pour protéger la santé publique

Le principal objectif de l’interdiction envisagée est de réduire l’exposition à la fumée passive, particulièrement nuisible pour les enfants et les personnes vulnérables. En interdisant de fumer pendant les repas, la loi viserait à « dénormaliser » le geste de fumer, comme l’a expliqué la députée verte Louise Trottet. Cette démarche s’inscrit dans une tendance mondiale visant à limiter la fumée dans les lieux publics. Plusieurs villes européennes, comme Milan et Barcelone, ainsi que des pays comme Singapour et le Canada, ont déjà mis en place des interdictions similaires.

Les partisans de la motion, soutenus par les partis écologistes et centriste, soulignent que cette mesure serait « super modérée », comme l’a précisé Souheil Sayegh, auteur de la motion, selon Blick. Le but étant de diminuer la nuisibilité du tabagisme sans affecter trop drastiquement les habitudes des fumeurs. Pierre Maudet, chef du Département de la santé, a annoncé qu’un projet de loi détaillé serait rapidement présenté pour définir des modalités concrètes telles que les horaires et les zones de l’interdiction. Une mesure similaire a été instaurée en 2009 à Genève avec l’interdiction de fumer dans les restaurants, une loi étendue en 2023 aux aires de jeux, aux arrêts de bus et aux terrains des structures préscolaires.

L’interdiction en terrasse ne concerne donc que les moments où les terrasses des restaurants sont occupées par des consommateurs, en particulier durant les repas. Les partisans de la mesure estiment que cette approche modérée pourrait offrir une solution équilibrée pour limiter les effets néfastes du tabagisme tout en respectant une certaine liberté personnelle.

Des préoccupations grandissantes dans le secteur de la restauration

En dépit de l’adhésion de certains groupes politiques, cette initiative a suscité des réactions vives de la part des restaurateurs et de certains élus. Le Parti libéral-radical (PLR) a exprimé son inquiétude face à cette nouvelle restriction. Pierre Nicollier, membre du PLR, a évoqué un risque de « dérive » des interdictions, soulignant que cette mesure pourrait fragiliser davantage un secteur économique déjà sous pression. En effet, l’industrie de la restauration a souffert de la pandémie de COVID-19, et les nouvelles restrictions pourraient aggraver une situation déjà complexe.

Plusieurs restaurateurs ont fait valoir que cette nouvelle interdiction viendrait ajouter une contrainte supplémentaire à une législation déjà stricte concernant le tabagisme. Ils pointent le risque de perdre des clients fumeurs qui pourraient préférer d’autres établissements moins réglementés. De plus, des inquiétudes sont soulevées quant à la complexité de l’application de la loi sur le terrain. Stefan Balaban, élu du parti LJS, a mis en garde contre une vision excessive de l’hygiénisme, estimant que Genève pourrait « devenir la capitale de l’hygiénisme » si ces types de mesures se multiplient.

Certains s’interrogent également sur la faisabilité de l’application de l’interdiction. En effet, les lois antitabac existantes, telles que l’interdiction dans les aires de jeux et les arrêts de bus, peinent parfois à être mises en œuvre efficacement. Les restaurateurs redoutent ainsi une réglementation incohérente qui compliquerait davantage leur activité, sans garantir un réel changement en matière de santé publique.

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