L’assurance maladie en Suisse, un pilier essentiel du système de santé, continue de voir ses primes augmenter. Après plusieurs années de hausses conséquentes, les primes devraient encore grimper en 2026, mais à un rythme plus modéré. Si la hausse prévue est estimée entre 4 % et 5 %, elle reste inférieure aux 6 % et plus enregistrés les années précédentes.
Toutefois, cette légère détente n’empêche pas les inquiétudes, car certains cantons pourraient connaître des augmentations supérieures à 10 %. Les facteurs à l’origine de cette évolution sont multiples et s’inscrivent dans un contexte où les coûts des soins de santé continuent de croître de manière inquiétante.
Les coûts de soins de santé : un facteur déterminant
L’augmentation des primes d’assurance maladie en 2026 trouve ses racines dans l’explosion des coûts de la santé, un phénomène qui a marqué les dernières années. En 2025, les dépenses dans le secteur de la santé ont connu une hausse de 4,7 %, représentant près d’un milliard de francs supplémentaires par rapport à 2024. Cette évolution touche principalement les soins médicaux, avec une pression particulière sur les services de santé ambulatoires et hospitaliers. Les prestations les plus onéreuses concernent les cabinets médicaux, qui représentent une part importante du budget de l’assurance maladie (4,7 milliards de francs). Viennent ensuite les soins hospitaliers, à la fois ambulatoires et stationnaires, qui contribuent également à la hausse des coûts.
Les secteurs ayant enregistré les plus fortes augmentations sont ceux de la psychologie (+15,6 %), des soins à domicile (+11,4 %) et des séjours hospitaliers stationnaires (+4,7 %). Ces hausses sont directement liées à l’augmentation de la demande et des coûts des traitements, notamment pour les soins psychologiques, un domaine devenu de plus en plus sollicité. Ces augmentations génèrent une pression financière sur les caisses-maladie, qui, malgré un bénéfice de 400 millions de francs en 2024, sont incapables de compenser entièrement l’augmentation des coûts. Même avec des réserves financières en légère hausse, les caisses peinent à gérer l’ampleur des dépenses, un défi qui se répercute directement sur les assurés via l’augmentation des primes.
La répartition territoriale et l’impact sur les assurés
L’impact de l’augmentation des primes en 2026 ne sera pas uniformément ressenti à travers la Suisse. En effet, certaines régions, en particulier celles de la Suisse centrale, devraient connaître des hausses de primes supérieures à la moyenne. Des cantons comme Nidwald (+15 %), Zoug (+11 %) ou Argovie (+7 %) affichent des augmentations des coûts supérieures à celles du reste du pays, selon 20min. Ces disparités sont dues en grande partie à des différences dans les structures de coûts des soins de santé et à la gestion des caisses-maladie dans chaque canton. Ces augmentations régionales entraîneront des hausses de primes plus importantes pour les assurés dans ces zones, accentuant ainsi la pression financière sur ces derniers.
Cette situation a conduit de nombreux assurés à reconsidérer leur choix d’assurance. En 2024, 17 % des assurés ont changé de caisse, un pourcentage stable par rapport à l’année précédente. Cette tendance reflète un mécontentement croissant face à l’augmentation des primes et une volonté de trouver des solutions plus abordables. Ce phénomène de mobilité des assurés est devenu un aspect récurrent du marché de l’assurance maladie en Suisse, où la possibilité de changer de prestataire chaque année est vue comme un moyen de limiter l’impact des hausses de primes.
Les caisses-maladie, conscientes de cette dynamique, tentent de fidéliser leur clientèle en ajustant leurs offres et leurs tarifs. Toutefois, le nombre d’assurés qui changent de caisse chaque année reste élevé, indiquant une instabilité persistante dans le marché de l’assurance. De plus, cette mobilité pourrait s’intensifier avec la hausse des primes, d’autant plus que l’inflation des coûts de la santé n’est pas près de s’arrêter.








