La Suisse continue de figurer parmi les pays les plus chers d’Europe, avec un « panier de la ménagère » qui coûte plus cher qu’ailleurs sur le continent. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le pays devance largement ses voisins européens en termes de cherté, notamment à cause des coûts élevés des services de soins hospitaliers et de l’enseignement.
Toutefois, cette situation de cherté n’est pas sans conséquence pour l’économie suisse, qui a vu sa position relative dans le classement des pays les plus riches s’effriter. Bien que le pays reste économiquement prospère, il a reculé du 3e au 8e rang des nations les plus riches en termes de PIB par habitant, en grande partie en raison de facteurs économiques externes, comme les droits de douane imposés par les États-Unis.
La Suisse, pays le plus cher d’Europe : quels secteurs sont responsables ?
L’Office fédéral de la statistique, en collaboration avec Eurostat, a mesuré la « parité du pouvoir d’achat » de la Suisse, comparant les prix des biens et services dans 27 pays européens. Les résultats de cette étude révèlent un écart préoccupant qui mérite une attention particulière, tant pour les citoyens suisses que pour les autorités économiques du pays.
L’un des principaux résultats de l’analyse est que pour les mêmes produits, les consommateurs suisses doivent débourser 1,5 fois plus que dans d’autres pays européens. Par exemple, pour un panier d’achats qui coûterait 100 euros dans l’UE, un consommateur suisse devra payer 151 francs pour les mêmes produits. Cela place la Suisse au sommet du classement des pays européens les plus chers, devançant l’Allemagne (112 euros), la France (109 euros), l’Italie (96 euros) et l’Autriche (113 euros). Ce fossé entre la Suisse et ses voisins est particulièrement marqué dans plusieurs secteurs essentiels du quotidien des Suisses.
Les soins hospitaliers, par exemple, constituent l’un des principaux facteurs de cette cherté. Si dans l’UE, il faut compter 100 euros pour ces services, les consommateurs suisses doivent en moyenne débourser 321 francs, soit plus de trois fois le prix moyen européen. L’enseignement est également bien plus coûteux en Suisse, avec des frais s’élevant à 259,50 francs contre seulement 100 euros en moyenne dans l’UE. De même, les prix de la viande en Suisse sont bien plus élevés que dans le reste de l’Europe, avec un écart de 125,9 francs pour un panier équivalent à 100 euros ailleurs.
En revanche, certains secteurs présentent des prix relativement compétitifs. Par exemple, les consommateurs suisses paient moins pour les produits et services liés à l’informatique et à la communication, où les prix sont proches de la moyenne européenne (96,9). Cependant, ces secteurs représentent une proportion bien moindre du panier de la ménagère, ce qui explique que, malgré cet avantage, le coût global du panier reste nettement plus élevé en Suisse.
Un recul économique pour la Suisse : le pays perd des positions dans le classement mondial
Malgré sa position de leader en termes de coût de la vie, la Suisse a récemment perdu de son lustre en matière de richesse. Selon les dernières données du FMI, la principauté du Liechtenstein est désormais le pays le plus riche du monde, mesuré en produit intérieur brut (PIB) par habitant corrigé du pouvoir d’achat. Le Liechtenstein a récemment rejoint le FMI et a immédiatement pris la tête du classement, surpassant la Suisse, qui a reculé du 3e au 8e rang, relate 20min. Le Luxembourg, autre pays européen, a également perdu une place, se retrouvant désormais derrière Singapour, en 2e position.
Ce changement est en grande partie dû à des facteurs économiques extérieurs. La Suisse a particulièrement souffert des droits de douane imposés par les États-Unis, ce qui a affecté ses industries exportatrices, notamment dans le secteur des biens de consommation et des produits de haute technologie. Cette situation a conduit à une baisse relative de la compétitivité de l’économie suisse sur la scène mondiale. Bien que la Suisse reste l’un des pays les plus riches, ce recul souligne la nécessité pour les autorités suisses de s’adapter à un environnement économique international en constante évolution.
