La Commission européenne a donné son feu vert à la fusion entre les assureurs Helvetia et Baloise, officialisant ainsi l’une des plus importantes opérations du secteur en Suisse. Annoncée fin avril, cette union vise à consolider la place des deux groupes sur le marché suisse et à renforcer leur position en Europe.
L’examen mené par Bruxelles a conclu que la transaction ne représentait pas de risque pour la concurrence, en raison des parts de marché limitées détenues par chaque société sur le Vieux Continent. Ce feu vert permet désormais d’enclencher la dernière phase avant la création d’un géant de l’assurance baptisé Helvetia Baloise.
Une approbation sans réserve de Bruxelles
Le 5 août 2025, la Commission européenne a annoncé avoir validé le projet de fusion Helvetia-Baloise au titre du règlement européen sur les concentrations. L’analyse préalable a établi que l’opération n’induirait aucune menace pour la concurrence dans l’Espace économique européen, relate RTS.ch. « Les parts de marché limitées des deux groupes n’altèrent pas les conditions de concurrence », précise le communiqué publié par Bruxelles. Cette décision met un terme à la principale incertitude réglementaire qui entourait le rapprochement.
L’accord entre Helvetia et Baloise avait déjà obtenu l’aval de leurs actionnaires lors des assemblées générales extraordinaires organisées en mai. Le futur groupe, baptisé Helvetia Baloise, sera basé à Bâle tout en conservant des centres stratégiques à Saint-Gall. Il sera coté à la SIX Swiss Exchange sous le ticker HBAN. En matière de gouvernance, Thomas von Planta, issu de Baloise, occupera la présidence du conseil d’administration, tandis qu’Ivo Furrer, d’Helvetia, sera vice-président. Fabian Rupprecht, directeur général d’Helvetia, prendra la tête du nouvel ensemble comme CEO, avec Michael Müller, patron de Baloise, au poste de Deputy CEO chargé de l’intégration.
Un futur géant de l’assurance suisse et européenne
Une fois la fusion finalisée, Helvetia Baloise détiendra près de 20 % du marché suisse de l’assurance, devenant ainsi le deuxième acteur du pays. Au-delà des frontières helvétiques, le groupe sera présent en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Autriche et au Luxembourg, ainsi que dans le domaine mondial des assurances spéciales. Ce maillage géographique renforcé doit permettre à l’entité fusionnée de mieux rivaliser avec les leaders européens du secteur.
Le rapprochement s’accompagne de synergies attendues estimées à 350 millions de francs suisses par an avant impôts, grâce à la mutualisation des infrastructures et à la rationalisation des opérations. Il illustre également une tendance de fond à la consolidation dans le secteur financier, où la taille et la diversification deviennent des leviers clés pour améliorer la compétitivité. Pour les clients, la fusion promet un accès élargi à des produits plus variés et à des services renforcés. Quant au marché suisse, il voit émerger un acteur capable de peser davantage face à la concurrence internationale tout en conservant un ancrage local fort.
En validant cette fusion, Bruxelles ouvre la voie à la naissance d’un champion helvétique de l’assurance, prêt à jouer un rôle central en Europe.








